Dans le cadre de la Loi de Finances 2016, le Gouvernement a, lors du Conseil des ministres du mercredi 11 mai 2016, revu à la baisse ses prévisions de recettes, chiffrées désormais à 1 802,046 milliards FCFA contre 1 828, 106 milliards de FCFA prévus dans le budget initial, soit une baisse de 26,06 milliards de FCFA ou un taux de 1,45%. Cette modification de la loi de finances 2016 prévoit aussi une augmentation des dépenses de l’ordre de 55,130 milliards, soit un taux de 2,75%. Pour en savoir davantage sur les raisons de cette modification de la Loi de Finances 2016, nous avons rencontré pour vous, M. Joël Togo chargé de la préparation et du suivi du Budget à la Direction générale du Budget qui nous donne plus d’explications.
Pour M. Togo, la modification de la Loi de Finances et surtout l’accroissement des charges s’expliquent par la prise en compte partielle de la mise en œuvre de l’Accord de Paix et de Réconciliation, de la Loi d’Orientation et de Programmation militaire, de la relance des investissements structurants dans le pays. Il y a aussi la prise en compte de certaines actions publiques comme le Fonds de développement durable prévu pour le financement des projets de développement dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord, l’organisation du Référendum et des élections communales, l’opérationnalisation de deux nouvelles régions, à savoir Taoudéni et Ménaka et les projets d’investissement dans les infrastructures notamment le Programme d’Aménagement et d’Infrastructures routières structurantes (PAIRS).
Cette modification vise également à prendre en charge la baisse de certaines recettes budgétaires. Ainsi, au niveau des recettes, la modification de la loi de Finances 2016 vise à prendre en charge la réduction nette des recettes budgétaires de 26,060 milliards FCFA.
Au niveau des dépenses, la modification vise à inscrire les dépenses nettes de 55,13 milliards FCFA résultant, d’une part, de l’augmentation des dépenses de 134,112 milliards FCFA et, d’autre part, de la diminution des dépenses de 78,982 milliards FCFA.
Par ailleurs, des ajustements sans incidence sur le niveau global des dépenses sont opérés en vue de prendre en charge des primes d’intéressement des services d’assiettes et de recouvrement et la restructuration de certaines dépenses.
Il importe de souligner qu’après cette modification, le collectif budgétaire 2016 se présente comme suit : en ressources à 1 802,046 milliards FCFA contre 1 828, 106 milliards de FCFA prévus dans le budget initial, soit une baisse de 26,06 milliards de FCFA ou un taux de 1,45% . En dépenses à 2 058,003 milliards FCFA contre 2 002, 873 milliards FCFA, soit une augmentation de 50,13 milliards de FCFA ou un taux de progression de 2,75%. Quant au déficit, il s’établit à 255,957 milliards FCFA contre 174,767 milliards de FCFA prévus dans le budget initial, soit une augmentation de 81,19 milliards de FCFA.
Pour M. Joël Togo, la baisse des recettes est essentiellement due à l’appui budgétaire de l’Union européenne qui baisse de 64 milliards à près de 55 milliards de FCFA. « Cette baisse s’explique au fait que quand on faisait la revue avec l’UE par rapport au montant à décaisser pour 2016, on a effectivement constaté que la somme attendue devait diminuer de près de 8 milliards de FCFA » a-t-il indiqué. M. Togo soulignera qu’au moment où cette information tombait, le budget était déjà à l’AN qui avait commencé à organiser les écoutes en vue du vote de la Loi de Finances 2016. A cela, il faut ajouter aussi la baisse de l’appui danois du fait que le montant annoncé par ce pays pour 2016 ne pourra pas être décaissé totalement. Il a déclaré qu’au niveau des recettes qui sont mobilisées par le PMU-Mali, on s’est rendu compte qu’il y avait une surestimation des prévisions à ce niveau. D’où, conclut-il «la nécessité de tenir compte de ces situations pour ne pas creuser plus de déficit budgétaire».
Notons enfin que c’est par 117 voix pour, 21 contre et zéro abstention que les élus de la Nation ont adopté le vendredi 18 décembre 2015 la Loi de Finances pour l’exercice 2016 avec 1 828 106 237 000 FCFA pour les ressources et 2 002 872 604 000 FCFA pour les charges.
Dieudonné Tembely
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