Depuis plusieurs semaines, la presse s’est fait l’écho d’un réaménagement ministériel avec le départ du Premier ministre actuel, Modibo Keïta. Des noms de probables successeurs ont même été véhiculés. Il s’agit principalement de Soumeylou Boubèye Maïga et de Mohamed Ag Erlaf. Le premier est un homme politique subtil, un homme d’Etat sans état d’âme, tandis que le second est réputé être un technocrate choyé par les partenaires financiers, proche des mouvements armés de Kidal (Ansar dine et MNLA). Il y a un troisième « premier ministrable », un outsider dont le nom est resté sous silence. Celui-ci pourrait même enlever le jackpot, à la grande surprise des uns et des autres. Il s’agit de l’actuel ambassadeur du Mali à Washington, Tiénan Coulibaly, ancien ministre des Finances sous Moussa Traoré et sous Dioncounda Traoré. Un homme pragmatique, vertueux et rigoureux dans la gestion des finances publiques.
Seulement voilà : le grand remaniement ministériel que l’opinion publique attend avec le départ à la fois du Premier ministre Modibo Keïta et d’au moins une vingtaine de ses ministres n’est pas pour demain, selon des informations absolument crédibles. L’actuel locataire de la primature y restera, nous a-t-on dit, jusqu’à la fin du sommet Afrique-France, prévu en janvier 2017. Il y aura, cependant, un réaménagement technique pour faire partir 4 à 5 ministres dont deux femmes. D’autres ministres vont également permuter, nous a-t-on précisé.
Après donc la tenue de cet important forum, une nouvelle équipe de combat sera mise en place. Le RPM, parti majoritaire, aura tenu aussi son congrès pour se doter d’une nouvelle équipe, dynamique, engagée, prête à aller au charbon dans la perspective des échéances à venir, notamment les communales, les régionales et la présidentielle de 2018 qui sera suivie des législatives.
L’équipe gouvernementale, qui sera dirigée par l’un de ce trio ou un autre oiseau rare, aura la lourde responsabilité de conduire les élections et de réussir la réélection d’IBK à travers l’amélioration de la gouvernance, du panier de la ménagère et surtout par la mise en œuvre diligente de l’Accord d’Alger.
Chahana Takiou