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Lutte contre la surcharge à l’essieu : Vers une hausse des prix des marchandises
Publié le mardi 24 mai 2016  |  L’Informateur
San-Pedro
© Abidjan.net par Raissa Likikouet
San-Pedro : Le Port Autonome s’ouvre à l’exportation du coton malien.
Jeudi 02 mai 2013. San-Pedro. Un convoi de camions maliens de 30 tonnes chacun arrive au port de San-Pedro




Le transport vit essentiellement de surcharge au Mali. L’application de la disposition UEMOA sans tolérance aucune sur les poids et sans réduction sur les amendes va entraîner ipso facto une augmentation du coût de transport, donc des marchandises.

Dans le domaine du transport, la charge à l’essieu, ou charge par essieu, est la charge maximum qui peut être admise sur chaque essieu du véhicule en fonction des caractéristiques de l’infrastructure de transport. Cette charge dépend du poids total du véhicule, du nombre d’essieux et de la disposition de ceux-ci sur la longueur du véhicule. Cette notion est importante pour la maintenance des réseaux de transport terrestres, routiersnotamment et fait généralement l’objet de réglementation. Des explications techniques, la dégradation a des conséquences fâcheuses sur la sécurité routière, par l’augmentation sensible des risques d’accidents (s’établissant jusqu’à 80 % chez les poids lourds) et occasionnant une baisse de la rotation des véhicules, la durée de vie des véhicules.

Tolérance zéro

Le contrôle de la charge à l’essieu entre dans le cadre de l’application du Règlement 14 édicté par l’UEMOA pour harmoniser les normes et les procédures du contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport de marchandises dans les États membres de l’Union.

Le gouvernement va durcir les mesures de contrôle pour lutter contre les surcharges à l’essieu sur l’ensemble des corridors avec l’entrée en vigueur en juin du Règlement 14 de l’UEMOA. Le 30 juin marque l’entrée en vigueur du Règlement sur les charges à l’essieu. Une disposition que le gouvernement malien envisage d’appliquer sans tolérance aucune sur les poids et sans réduction sur les amendes. Les amendes seront de 20 000 francs Cfa par tonne de surcharge sur le transport national et de 60 000 francs Cfa sur le transport inter-état.

D’après une étude réalisée en 2011, la surcharge participe à la dégradation prématurée des chaussées à hauteur de 25 à 37 milliards de FCFA par an. Un gâchis qui suffirait à la réalisation de 80 à 120 km de route bitumée.

« Réduire sa charge, c’est un manque à gagner »

Le transport vit essentiellement de surcharge. L’application de la disposition UEMOA sans tolérance aucune sur les poids et sans réduction sur les amendes va entraîner ipso facto une augmentation du coût de transport au Mali et ailleurs. Le ton est donné par le président du Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR) Youssouf Traoré. Son propos est on ne peut plus clair : « autant l’on doit préserver nos routes, autant on doit songer à notre économie. » Naturellement « quand vous dites à un opérateur économique de réduire sa charge, c’est un manque à gagner pour lui. » Point de doute, les transporteurs maliens vont adhérer, puis suivre à la ligne, mais « non sans difficultés pour les pays de l’hinterland qui seront les plus touchés contrairement aux pays côtiers » a-t-il prévenu.

A moins de refuser de voir l’eau dans le fleuve, la directive sans mesures d’accompagnement en vue de combler le manque à gagner occasionné va alourdir le coût de transport, donc des prix des marchandises. Les autorités ont élaboré une batterie de réponses allant des ateliers de formation des transporteurs dans toutes les régions au renouvellement du parc de véhicules de transport en passant par une réduction des postes de contrôle.

A mon sens ces mesures sont insuffisantes pour contrebalance la manque à gagner. Et pour qui connaît les lourdeurs administratives dans notre pays on réduit les postes de contrôle aujourd’hui pour en créer le lendemain.

Georges François Traoré
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