Le président de la République du Mali, en séjour à l’extérieur depuis le milieu de la semaine, n’a pu se dérober du devoir, comme bien de ses autres pairs africains, d’honorer de sa présence la cérémonie d’investiture de son homologue équato-guinéen réélu pour se succéder à lui-même avec un score à la soviétique. Et pourtant, à la différence des autres chefs d’Etat, IBK à bel et bien des raisons de faire défection à la messe. La Guinée Equatorial de Théodore Nguema se singularise depuis bien longtemps par une xénophobie, un chauvinisme plus hitlérien que nègre – et dont nos compatriotes maliens font particulièrement les frais.
Ils sont souvent les victimes d’impitoyables bastonnades, d’emprisonnements arbitraires ou d’assassinats, à défaut d’être massivement rapatriés à Bamako. Au lendemain de son accession à la magistrature suprême, le président malien avait même effectué une visite dans ce pays inhospitalier où il promettait aux résidents maliens de Malabo que la donne allait désormais changer.
Mais il tourne le dos vers le bercail pour que les autorités policières du pays d’accueil démontrent aux Maliens que les assurances données par leur président leur cause plus malheur que du bien. Deux de nos compatriotes ont été en effet bastonnés à mort au lendemain de la visite d’IBK, une raclée qui ne l’aura visiblement pas dissuadé de s’y rendre à nouveau sans protestation ni murmure. Celui qui jurait de rendre leur honneur aux Maliens s’est sans doute rendu compte que son profil bas n’est pas pour déranger ceux qui arrivent à se tirer d’affaire en Guinée Equatoriale dans la mare des abus en tous genres.
La loi sur le quota remis en cause par le Ministre de l’Administration
Le ministre de l’Administration territoriale, Abdoulaye Idriissa Maïga, a effectué un passage pour le moins brillant sur les antennes de l‘Ortm, dans le cadre de l’émission ‘’Action gouvernementale’’ où défilent depuis un certain temps les membres du gouvernement les uns après les autres. Mais, toujours égal à lui-même, l’ancien directeur de campagne d’IBK n’a rien perdu de son franc-parler.
Il faut dire qu’il était plutôt à l’aise en abordant la question de l’accès des femmes aux fonctions nominatives et électives pour s’être personnellement distingué par un geste sans précédent : la nomination de plusieurs représentantes de la gent aux postes de préfet, quoique les prétendants à cette fonction (même du sexe opposé) ne courent pas la rue à cause de l’insécurité.
Ce n’est pas le seul obstacle pour disposer de femmes préfets au Mali. Le ministre a dû reconnaître au passage que l’application de la loi dans le domaine est difficile voire impossible au regard par d’une carence notoire de compétences féminines pour les fonctions administratives de ce cet acabit.
Ce qui vaut naturellement pour tant d’autres secteurs. Que diable tant de tapage pour imposer au pays une loi inapplicable, est-on tenté de se demander ? Il faut dire qu’en son temps les parlementaires les plus réalistes, surtout de la majorité présidentielle, n’ont pas manqué de le signaler au gouvernement en se réservant pour certains de cautionner l’impossible. Le ministre Abdoulaye Idrissa a dû certainement avaler lui aussi des couleuvres au Conseil des ministres où le projet a passé avant d’atterrir sur la table du Parlement
La Rédaction