Les travaux du premier sommet mondial sur l’action humanitaire ont débuté hier à Istanbul, en Turquie. A l’invitation de Mme Emine ERDOGAN, l’épouse du Président Reccep Tayyip ERDOGAN, de nombreuses Premières Dames ont rallié la capitale économique turque dont KEITA Aminata MAIGA, Première Dame du Mali. Au menu de leur rencontre, des échanges approfondis sur le thème : "La prise en charge des enfants et des femmes en situation de crise chronique".
Pour les épouses des Chefs d’Etat, il s’agit, à travers cette session, d’élaborer des stratégies à proposer aux décideurs afin d’améliorer les conditions des femmes et des enfants réfugiés, en prenant en compte la dignité humaine. En d’autres termes, il s’agit tout simplement de répondre de façon adéquate à la détresse des femmes et des enfants en situation de crise chronique.
Selon les chiffres des Nations Unies, plus de la moitié des réfugiés dans le monde sont constitués d'enfants et de femmes, et 75 millions d'entre eux vivent en situation de crise chronique.
Malheureusement, cette situation de crise chronique est aggravée, entre autres, par l'impact du changement climatique, les catastrophes naturelles, la malnutrition, le manque d'éducation ou encore les conflits armés à répétition.
Du haut de la tribune de la session, Mme KEITA Aminata MAIGA a fait un exposé succinct sur la situation des réfugiés maliens suite à la crise de 2012 : "Nous savons qu’en ce 21ème Siècle, le monde est devenu le théâtre de multiples conflits armés. Lorsqu’ils éclatent, les populations innocentes assistent, impuissantes, à des exactions qui créent une tragédie humaine que nul ne saurait qualifier. Afin d’échapper à ces violences gratuites, un nombre important de femmes et d’enfants se voient contraints de fuir, pour trouver refuge jusqu’au-delà des frontières de leurs pays. Ainsi, 137 000 Maliens parmi lesquels 50% de femmes, sont réfugiés dans les pays limitrophes. D’autres dans le sud du pays dans des familles d’accueil. Cette crise sécuritaire, politique et humanitaire augmente la crise nutritionnelle chez les femmes et les enfants".
Mme la Première Dame a profité de son temps de parole pour lancer un vibrant appel à ses sœurs Premières Dames en ces termes : « Le thème de cette session nous interpelle triplement. D’abord par ce que nous sommes des mères, ensuite parce que nous sommes des Femmes et enfin, nous sommes toujours et encore éprises de PAIX, cette paix à laquelle nous aspirons toutes. Une prise en charge adéquate est nécessaire pour restaurer la dignité des femmes dans les pays de crise chronique. Elles doivent, ainsi que les enfants, avoir un accès égal à la protection, à l’éducation, aux produits de première nécessité et aux services essentiels lorsqu'elles s'efforcent de reconstruire leur vie. Malgré leur situation de vulnérabilité et de précarité, elles sont prêtes à améliorer leur qualité de vie si elles sont dotées de ressources nécessaires".
Justement, il faudra mobiliser suffisamment de ressources pour soulager les 125 millions de personnes qui, selon l’ONU, se trouvent dans le besoin. A l’issue de leur session, les Premières Dames affichent un certain optimisme et espèrent que leurs plaidoyers, parfois émouvants, contribueront à mobiliser davantage de ressources d’une part, et aideront à restaurer la paix dans le monde d’autre part.
Enfin, la session a été une belle opportunité de partage et de mutualisation des meilleures pratiques en matière d'aide humanitaire. En cela, l’expérience de la Turquie a été une vraie école puisque ce pays accueille sur son sol pas moins de 3 millions de réfugiés, soit le plus gros contingent au monde.