Le sous-comité politico-institutionnel est une instance clé de la mise en œuvre de l'accord d'Alger.
En suspendant leur participation, la CMA et la Plateforme entendent protester contre le gouvernement qu'elles accusent de retarder la mise en place des autorités intérimaires, un point prévu par l'accord d'Alger.
« Nous constatons que le gouvernement traîne à comprendre qu'il y a une extrême urgence à aller vite dans la mise en œuvre de l'accord et à commencer par l'essentiel. C'est-à-dire à procéder à l'installation des autorités intérimaires, assurer la sécurité et acheminer l'aide humanitaire » a déclaré à la BBC le porte-parole de la plateforme des mouvements armés pro-gouvernementaux.
Toujours selon maître Arouna Touré, la suspension de leur participation au sortir de la réunion extraordinaire du sous-comité s'explique par le fait qu'ils estiment que le gouvernement ne leur « prouve pas sa bonne foi ».
La CMA et la Plateforme des mouvements armés pro-Bamako menacent également de quitter les autres instances de mise en œuvre de l'accord.
Ils accusent la communauté internationale de ne pas bien jouer son rôle conformément à l'article 60 de l'accord d'Alger qui lui confère à travers le CSA ( Comité de suivi de l’accord) le pouvoir d'impulsion, de coordination, de suivi, de contrôle et de supervision dudit accord.
Cette suspension pourrait avoir de lourdes conséquences sur l'accord dont la mise en œuvre a été retardée.
Le gouvernement malien ne s'est pas encore prononcé sur ce retrait.
Sur le terrain dans le nord, les attaques se multiplient et les réfugiés ont du mal à regagner leur domicile en raison de l'insécurité. Les écoles sont fermées et les patrouilles mixtes éprouvent des difficultés à se mettre en place.