C’est un grand coup politique que l’honorable Oumar Mariko a marqué à Yélimané. Il s’est rendu dans cette localité le mardi 17 mai 2016 pour une visite de deux jours. Au cours de son séjour, il a tenu un grand meeting d’information avec la population de Yélimané pour comprendre la crise relative au montant de la taxe de développement régional et local qui oppose l’Association Yélimané-Dagakané, soutenue par la population de la localité, aux autorités communales et administratives.
C’est devant la porte du chef de village de Yélimané que le meeting a été tenu. Tous les chefs de villages et de cantons du cercle de Yélimané ont répondu à l’appel de ce meeting. Ils ont tour à tour remercié l’honorable Oumar Mariko et sa délégation pour avoir effectué le déplacement.
Le porte-parole de l’Association Yélimané-Dagakané, Bakary Diambou, qui a été emprisonné à Kayes puis libéré, a fait la situation de la crise à l’honorable Oumar Mariko. Son intervention a été suivie par les témoignages des chefs de villages et des chefs de cantons du cercle de Yélimané. Ils ont tous exprimé leur soutien et leur solidarité à l’Association Yélimané-Dagakané qui, selon eux, est venue les libérer de la dictature des autorités communales et administratives du cercle de Yélimané ainsi que de l’honorable Mamadou Hawa Gassama.
À en croire les différents témoignages, les 1000 Fcfa ont été volontairement décidés par les populations en 1987, en dehors de la taxe qui s’élevait aussi à 1000 Fcfa pour 3 ans seulement. Mais depuis, la taxe est restée au même niveau. Ils ont indiqué que malgré cet effort de la population, peu d’investissement a été fait par les autorités communales. C’est pourquoi, disent-ils, «nous avons demandé des comptes sur la gestion de cette taxe supplémentaire aux autorités communales et aux candidats aux législatives de 2013».
Plusieurs témoignages ont pointé un doigt accusateur sur l’honorable Mamadou Hawa Gassama, «qui aurait dit à la population lors de la campagne 2013 que les 1000 Fcfa de cotisation volontaire sont détournés par les autorités administratives de la région de Kayes et qu’elles lui avaient même proposé 5 millions de Fcfa».
Le constat qui se dégage de ce meeting, c’est que la population de Yélimané ne veut plus de leur député Mamadou Hawa Gassama qui, selon eux, est en complicité avec les autorités locales et administratives du cercle pour empêcher de mener sa lutte. Les habitants ont indiqué que plusieurs personnes ont été emprisonnées sous les ordres de l’honorable Gassama, qui a la mainmise sur les autorités administratives du cercle. «Nous ne voulons plus de Mamadou Hawa Gassama. Il a emprisonné des vieux et des jeunes ici. Si tu n’es pas à l’Urd ou à l’Adéma, il cherche toujours à te créer des problèmes. Il a passé tout son temps à Yélimané à insulter les gens sur les radios», témoignent plusieurs personnes.
Par ailleurs, avec cette visite de l’honorable Oumar Mariko, les populations de Yélimané ont promis leur solidarité et leur soutien au parti Sadi. Elles ont décidé aussi de ne plus payer les 1000 Fcfa de cotisation volontaire.
Selon Oumar Mariko, les chefs de villages, les chefs de cantons sont dans leur plein droit d’exercice de la démocratie qui veut que les élus locaux rendent compte aux populations. Il dira que lorsque les populations n’ont pas compris une situation à laquelle elles sont confrontées, elles ont le plein droit de poser des questions et de comprendre. «Ce qui m’a surpris ici et choqué en même temps est comment des élus locaux s’allient avec les élus nationaux en complicité avec le commandement de la justice, de la gendarmerie pour s’opposer à la volonté des populations à comprendre la situation dans laquelle elles sont et surtout de demander à savoir où vont leurs fonds, et faire appel à la répression. La Tdrl est un acte citoyen auquel les populations se soumettent. Mais, ce que je vois dans cette situation, c’est que l’amalgame est parti des élus locaux et nationaux eux-mêmes. Ce qui fait que des doutes persistent sur leur comportement vis-à-vis de la population. Au lieu de louer la bravoure de la population de Yélimané, on la pousse dans une situation regrettable», a conclu Oumar Mariko.
Diango COULIBALY