Le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keita, qui participait au premier sommet humanitaire mondial à Istanbul s’est entretenu en tête-à-tête avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan. Au cours de l’entretien, le président Keita a souligné sa volonté d’aller à une coopération bilatérale plus renforcée. Pour rappel, Ibrahim Boubacar Keïta a effectué une visite d’Etat en février 2015 en Turquie, au cours de laquelle il avait jeté les bases de la coopération entre nos deux pays.
Le président de la République de Turquie a annoncé qu’il effectuera une visite dans notre pays avant la fin de cette année. Les deux parties conviendront de la date de ce voyage de Recep Tayyip Erdogan au Mali. Ce sera l’occasion pour les deux chefs d’Etat, qui se vouent estime et amitié, d’impulser un nouvel élan à la coopération entre le Mali et la Turquie.
Pour le président de la République, la visite de son homologue turc est une bonne nouvelle. « Recep Tayyip Erdogan ne viendra pas les mains vides », a assuré le président Keita en signalant beaucoup de projets dans tous les domaines de coopération entre nos deux pays. Ibrahim Boubacar Keïta a rappelé à ce propos que les liens séculaires de coopération entre nos deux pays remontent à assez loin dans l’histoire. « Notre pays a une habitude de relation diplomatique avec la Turquie qui plonge dans le temps au 16è siècle », a situé le président Keita.
Le chef de l’Etat a rappelé l’engagement de la Turquie à aider le Mali. « Nous nous rendons compte que la Turquie a développé une expertise dans les domaines d’intérêt pour notre pays, notamment dans les bâtiments et travaux publics (BTP), l’aéronautique, le transport, les systèmes éducatifs voire l’industrie militaire », a détaillé Ibrahim Boubacar Keïta.
Évoquant le problème de la sécurité, notamment de la menace terroriste qui plane sur le monde, le président Keita a rappelé que la Turquie et le Mali sont des victimes des actions des groupes terroristes. A ce propos, il a annoncé que les échanges d’informations et la mise en commun des efforts seront étudiés par les techniciens en espérant que tout cela sera utile à nos deux pays.
Avant de rencontrer l’hôte du sommet, le président de la République a reçu en audience Fayez El Sarraj, président du Conseil présidentiel du gouvernement libyen. Les échanges entre les deux personnalités ont porté sur des questions politiques et sécuritaires d’une brûlante actualité. Ils ont également discuté de la nécessité pour nos deux pays, partageant les mêmes regroupements africains, notamment l’Union africaine (UE) et la CEN-SAD, de réchauffer leurs liens de coopération. Les deux personnalités sont convaincues de la nécessité de s’inscrire dans une quête permanente de stabilité et de paix pour nos deux pays.
Pour le président du Conseil présidentiel du gouvernement libyen, le Mali et la Libye doivent avoir une coopération positive et fructueuse. Fayez Al Sarraj a témoigné avoir eu un entretien bref mais intéressant avec le président de la République. « Nous avons discuté des efforts à faire pour renforcer les relations entre nos deux peuples, unis par des liens de coopération dans plusieurs domaines, notamment islamique et culturel. »
Par ailleurs, celui qui fait office de Premier libyen a évoqué avec Ibrahim Boubacar Keïta sa volonté d’initier un combat contre l’immigration clandestine avant d’inviter le chef de l’Etat à effectuer une visite officielle en Libye.
Ensuite, Ibrahim Boubacar Keïta et son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou, se sont rencontrés pour un entretien. Si rien n’a filtré de cette rencontre, on peut présumer que les deux chefs d’Etat ont évoqué la coopération bilatérale ainsi que la lutte contre le terrorisme, phénomène auquel nos deux pays font face. Notre voisin de l’Est est confronté à la fois aux actions des groupes terroristes de la bande sahélienne et de Boko Haram, le groupe extrémiste qui sème la terreur aussi bien au Nigeria et au Tchad qu’au Cameroun.
Le Niger fait surtout partie des pays qui ont volé au secours du Mali dès l’éclatement de la crise en 2012 et qui ont envoyé des troupes sur notre sol dans le cadre de la force ouest-africaine qui a précédé le déploiement des troupes de l’ONU. Un contingent nigérien fait partie des Casques bleus présents dans notre pays dans le cadre de la MINUSMA.
B. DOUMBIA