Trois jours d’assises, c’est le temps qu’il a fallu aux chefs de différentes fractions et autres acteurs de la société civile de la région de Kidal, pour réfléchir sur un cadre commun de concertation et s’engager unanimement dans le processus de paix et la cohésion sociale.
Une centaine de personnes, notamment des chefs de fraction, des leaders religieux, la société civile, ainsi que des associations de jeunes et de femmes ont donc planché sur la question de la paix, de la cohésion sociale, et de leur impact sur le développement de la région de Kidal. L’objectif est de permettre à ces derniers de mettre en place un cadre commun de concertation pour s’engager ensemble dans le processus de paix et la cohésion sociale. C’était à la faveur d’une rencontre initiée et soutenue par le bureau régional des Affaires civiles de la MINUSMA à travers l’ONG ASSAHSSAL. Le Président de l’ONG, Gamny Ag Idjastan, a remercié la MINUSMA d’avoir associé son institution à ’’un événement qui se déroule autour d’un sujet capital pour tous’’.
Sentiment de gratitude à l’égard de la mission onusienne partagé par le porte-parole du collectif des chefs de fractions, Rhissa Ag Ratbou qui, dans son allocution d’ouverture, a souligné l’importance de ces assises pour tous ceux qui « continuent de croire à une région de Kidal réconciliée avec elle-même, où les violences sont oubliées, les pages noires tournées, les divergences subjectives bannies du quotidien ». Et d’ajouter que « l’image de la région de Kidal ne sera que ce que nous voulons qu’elle soit ».
C’est donc dans cette optique que pendant trois jours, les chefs de différentes fractions et autres membres de la société civile de Kidal ont eu l’opportunité de s’exprimer, s’écouter, d’échanger, de discuter, en vue d’apporter leur pierre à l’édifice commun de paix et de cohésion sociale dans la région. Il a été question de comprendre la paix et son utilité pour la région, mais aussi, de trouver des stratégies pour ‘’coudre le tissu social’’, en tablant entre autres sur l’apport de la religion et de la culture.
Réfléchir ensemble pour trouver des solutions durables.
Le décor est ainsi planté pour que les Chefs de fraction, comme l’a annoncé leur porte-parole au début des assises, puisse « conduire la caravane de la paix aussi longtemps que nécessaire », en invitant « toutes les forces vives à se joindre à leur démarche qui se veut inclusive, jusqu‘à ce que cet effort commun fasse baigner la région de Kidal dans l’océan de la cohésion ».
Des groupes de réflexions ont ainsi étés mis sur pied, pour approfondir les thématiques et aboutir à des recommandations pertinentes, des solutions durables pouvant favoriser la paix et la cohésion sociale. Au nombre des recommandations faites en plénière, une invitation à la CMA et à la Plateforme à assurer la sécurité des biens et des personnes dans la région, l’application diligente et intégrale de l’Accord pour la paix et la réconciliation, mais aussi l’organisation par les chefs de fractions de séances de sensibilisation et de restitution des recommandations issues des assises dans toute la région.
Pour le Chef du bureau par intérim de la MINUSMA, toutes les communautés doivent œuvrer en synergie pour le retour de la paix et la cohésion sociale. En clôturant les assises, Norman Atkins a invité les participants à « faire en sorte que ces trois jours d’échanges et de communion aient un impact positif sur le processus de paix ». Il a ensuite réitéré la disponibilité de la Mission à accompagner l’application de l’Accord dans son ensemble, « et plus particulièrement le retour de la paix dans la région de Kidal, avec ses dividendes en termes de services sociaux de base que sont l’eau, l’électricité, la santé, l’éducation ».