Après avoir absorbé le déficit de production d’électricité qui est en grande partie à l’origine des coupures plus ou moins longues subies par la clientèle, ces dernières semaines, la Société énergie du Mali (EDM-Sa) couvre aujourd’hui la demande en matière d’électricité. Et ce, grâce à la mise en service de nouvelles centrales de location qui permettent de mettre fin aux désagréments .
De mémoire de Maliens, la chaleur a rarement atteint les niveaux qu’elle connait cette année. Secteur stratégique pour l’État et indispensable pour la population, la production électrique subit de plein fouet les aléas de cette canicule infernale et les coupures intempestives de courant se sont multipliés souvent au grand dam des populations. Pour faire face à cette situation fâcheuse pour la clientèle et désireuse de montrer que l’entreprise ne reste pas inactive, les premiers responsables d’Énergie du Mali (EDM) ont multiplié les initiatives afin de soulager les souffrances des populations relatives aux coupures dues au déficit de production énergétique. Des supplices qui sont en passe d’être de mauvais souvenirs grâce à des investissements qui permettent aujourd’hui de juguler cette situation des coupures d’électricité. C’est du moins, l’assurance donnée par le Directeur relations publiques et communication de l’EDM-Sa, Tiona Mathieu KONE.
Joint par nos soins, le responsable communication a d’abord situé le contexte dans lequel interviennent ces coupures avant d’expliquer les processus qui permettent désormais à la société de faire face à la demande des populations en matière d’électricité.
Du constat dressé par Tiona Mathieu KONE, la société entre généralement dans la période de pointe (la période de forte consommation d’électricité par les usagers) chaque année de fin février à fin juin.
Ce qui fait que chaque année l’EDM est confrontée à un déficit de production d’électricité, c’est-à-dire, une offre qui ne répond pas à la demande.
C’est pourquoi de concert avec le ministère de l’Eau et de l’Énergie, la société prend des dispositions pour faire face à la situation. D’où, déjà un travail d’anticipation et de recherche de solutions des responsables du secteur.
Mais parfois, nous explique le Directeur relations publiques et de la communication de l’entreprise, les délais peuvent glisser entre le temps du diagnostic des besoins énergétiques en termes de puissance requise, le temps de réunir les fonds, de signer les contrats et le temps de faire venir les installations, le pays étant enclavé.
Voilà pourquoi, pour parer au plus pressé, les responsables de la société avaient pensé à un programme d’acquisition de nouveaux groupes pour la centrale de Darsalam pour amoindrir le déficit.
De la révélation de Tiona Mathieu KONE, deux groupes de 12 mégawatts (6 MW chacun) sur cinq attendus sont actuellement acquis par la Société EDM-Sa dont l’objectif, a-t-il indiqué, est de remettre à neuf cette centrale thermique de Darsalam avec conversion en fuel lourd au lieu du gasoil, toujours dans un souci de réduction des coûts de production.
Outre cette politique d’acquisition de nouveaux groupes, l’EDM s’emploie depuis deux ans à effectuer une révision majeure, dite révision décennale, des quatre groupes du Barrage de Sélingué avec le soutien du Gouvernement pour plus de 8 milliards de nos francs sur financement de la BOAD. Donc cet ouvrage qui est propriété du Mali ne peut donner actuellement sa pleine puissance pour motifs de travaux car il s’agit de remettre successivement à neuf les quatre turbines de ce barrage hydroélectrique.
En plus de toutes ces réalisations, la société, selon son chargé à la communication, avait mené des négociations avec la Côte d’Ivoire pour une augmentation de sa contribution au fonctionnement de l’EDM. Plus précisément, il s’agit par cette requête, de solliciter le voisin ivoirien afin d’aller au-delà des 30 MW garantis si sa disponibilité d’électricité le permet. Ce que ce pays a accepté par solidarité, a affirmé M. KONE.
Malgré tout ce travail d’anticipation, des dispositions ont été prises au sein de l’entreprise pour acquérir des groupes de location. C’est dans ce sens que des orientations ont été données pour renforcer Sikasso avec une centrale de 10 mégawatts ; Koutiala avec une centrale de location de 10 mégawatts ; Kati avec un groupe de 30 mégawatts et Balingué avec une autre centrale de 30 mégawatts.
Quand tout ce dispositif est rentré en jeu, l’EDM, selon le Directeur relations publiques et communication, est aujourd’hui à même de couvrir la demande. C’est tout ce travail de synergie avec le département de tutelle qui a permis, depuis le dimanche 15 mai dernier, d’absorber le déficit de production.
« Aujourd’hui, on peut objectivement dire que l’EDM-Sa a de quoi faire face à la demande des populations en matière d’électricité. Si tout fonctionnement normalement et qu’il n’y est pas de panne majeure », a indiqué Tiona Mathieu KONE.
Fini donc les coupures intempestives ?
« Oui fini les coupures dues au déficit de production, car l’EDM a la capacité suffisante » a-t-il assuré, avant de prévenir qu’il peut y avoir d’autres coupures dues à des incidents sur le réseau de distribution d’électricité de la clientèle, comme un transformateur qui s’arrête, un violent orage qui arrache des fils, un arbre qui tombe sur le réseau, ou si l’on venait à piocher un câble souterrain comme cela arrive dans les rues par des entreprises de BTP.
Et c’est pour cette raison que la société est en train de faire passer une bande passante sur l’écran de la télévision nationale pour demander et inciter les populations à saisir, quand c’est le cas, les équipes de dépannage de l’EDM qui sont jour et nuit, 24h sur 24, mobilisables, pour traiter de telles situations de désagréments ponctuels.
« Vous comprendrez aisément que la société présente ses sincères excuses aux populations pour les désagréments découlant de la situation de déficit vécue. Vous voyez que le souci permanent est chaque année de faire face aux besoins en électricité. Mais cela nécessite de lourds investissements. Le pays en a pleine conscience et fait tout pour orienter le mixte de production en intégrant les énergies renouvelables, solaire notamment. Des projets de centrales solaires à Ségou, Kita, et ailleurs viendront augmenter dans les prochaines années nos capacités de production, sans oublier les projets d’hydroélectricité tels que Kenié, Gouina, Taoussa etc…. Donc le présent est certes difficile mais le futur est prometteur », a assuré Tiona Mathieu KONE.
En tout état de cause, l’EDM, des explications fournies par son responsable Communication, est en train de se préparer pour faire face maintenant aux incidents d’exploitation qui peuvent être causés par des orages, des accidents causés par des tierces personnes ou par des véhicules qui cognent les plus souvent les poteaux d’électricité.
Par Mohamed D. DIAWARA