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Crime rituel à Mopti : Une Gombèlè égorgée et dépiécée
Publié le samedi 28 mai 2016  |  Aujourd`hui




L‘on croyait cette pratique à jamais révolue sous nos cieux : celle du meurtre des enfants rouquins(Gombèlè) ou albinos à des fins rituelles de magie noire, pour le pouvoir ou l’argent. Parce qu’au Mali, on assiste à la montée en puissance des associations de protection, comme SOS Albinos et la Fondation Albinos, pour la défense de leurs droits. Le ton avait été donné par la méga-star Salif Kéïta, lui-même Albinos, justement fondateur de la fondation précitée pour lutter contre leur marginalisation, en facilitant leur insertion sociale.
Mais hélas ! Certaines pratiques ont la vie dure, favorisées qu’elles sont par des individus, charlatans et pseudos marabouts aux desseins et activités démoniaques. Malheureusement, le chemin funeste d’un marabout adepte de Satan et ses acolytes a croisé à Mopti le chemin de l’innocente et belle Kadidia Bolly le 23 mai 2016, cette fille « Gombèlè », à qui la vie souriait déjà tant, avec l’affection attendrie de sa mère et des siens dans la Venise malienne.
Tout a commencé quand la mère de la fillette, Anta Barry, une lavandière bien connue au quartier Bassond surnommé Burkina à Mopti, est partie livrer du linge qu’elle avait lavé, en laissant sa fille de 6 ans, Kadidia Bolly dans la cour de la concession qu’elle habite.
En son absence, voilà que Ibrahima Maïga dit Iba, un voisin de la concession d’à côté, entre dans la cour et s’intéresse à la fillette avec qui il veut engager avec insistance la conversation. Celle-ci, tête baissée l’ignore. Mais Fatoumata Maïga, la voisine dans la même concession qu’Anta Barry, la mère de la fillette, intervient pour inciter l’enfant à lui répondre. Un moment plus tard, ayant gagné la confiance de l’enfant, il lui prit la main pour sortir acheter des bonbons à la boutique proche. C’est la dernière fois qu’on la reverra vivante.
Anta, la lavandière, ne voyant pas sa fille au retour, s’enquit d’elle dans le voisinage. Ne la retrouvant pas, ses recherches la conduisirent chez le boutiquier qui lui assura formellement que sa fille Kadidia était en compagnie d’Ibrahim Maïga dit Iba, un jeune de Gao de 28 ans logé chez Badji dans la concession à côté. Mais le jeune homme nia les faits, jurant n’avoir pas vu la fille d’Anta.
En désespoir de cause, Anta Barry, doutant fort de la version d’Aboulaye Maïga, alla porter plainte à la police. Celle-ci sur place trouva la porte de la chambre du mis en cause close. Les policiers défoncèrent la porte, ils furent accueillis par un odeur pestilentielle qui les conduisit à une grande caisse cadenassée en fer. Celle-ci ouverte dévoila deux sacs aux contenus macabres contenant les restes de la fillette Kadidia Bolly qui avait été sauvagement égorgée, son sang utilisé sur des fétiches par le commanditaire du crime rituel un marabout-charlatan prénommé Sidy et son acolyte Ibrahima Maïga pour devenir riches.
Les voisins et la foule accourue de tout côté chercha en vain le charlatan qui sentant la veille le vent venir avait pris la tangente. Elle se rabattit sur ses deux complices Ibrahima et un autre, Ali Cissé qui fut copieusement lynché. Ce dernier succombera de suites de ses blessures. Quant à Ibrahima il ne dut la vie sauve qu’à l’intervention du Commissaire Sow, du chef PJ Boubacar Traoré et de leurs hommes. Au cours de cette interposition, le commissaire Sow verra son habit déchiré par la foule en furie. Au cours des enquêtes, Fatoumata Maïga, la voisine qui était présente dans la cour en même temps que l’enfant et que le criminel Ibrahima Maïga, une femme d’une trentaine d’année habitant la même concession qu’Anta Barry, la mère de la fillette, a été mise sous les verrous. Lors de l’audition chez le juge d’instruction, une autre femme du même nom et du même prénom qu’elle, entendue comme témoin par la police, a elle aussi été inculpée. Parce ce qu’elle amenait à manger chaque jour à Ibrahima Maïga et que l’on a retrouvé chez lui un tissu lui appartenant.
Les trois ont été inculpés assassinat et complicité d’assassinat hier jeudi par le juge et déférés à la prison de Mopti.
Cela a libéré le commissaire Sow et ses hommes, car leur commissariat était constamment assiégé par la foule qui criait vengeance, en n’ayant d’autre désir que de brûler vif les prévenus.
Oumar COULIBALY
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