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Le président de la fédération malienne de football, Boubacar Baba Diarra à cœur ouvert : – “Notre convocation devant le TAS par nos protagonistes, le 2 juin prochain, n’est pas de nature à favoriser l’accalmie tant recherchée au niveau du football malien”
Publié le samedi 28 mai 2016  |  Aujourd`hui
Conférence
© aBamako.com par FS
Conférence de presse du Président de la FEMAFOOT
Le Président de la Fédération Malienne de Football a animé une conférence de presse au siège de la femafoot, le Mardi 8 Mars 2016. Photo: Boubacar Baba Diarra, Président de la FEMAFOOT




– “Nous invitons nos camarades à s’inscrire dans une dynamique pour ne pas freiner l’élan ascendant amorcé par notre sport roi”

Dans cet entretien exclusif, le président de la Fédération malienne de football, Boubacar Baba Diarra, évoque les grandes décisions prises lors de la 38ème Assemblée générale de la Caf et le 66èmeCongrès de la Fifa, le match des Aigles du Mali contre le Soudan du Sud comptant pour les éliminatoires de la CAN 2017, la plainte déposée par Yély Sissoko et consorts devant le TAS. Sans oublier la gestion des ressources financières de la Fédération malienne de football, le déroulement de la phase aller du championnat Ligue 1 ainsi que la levée éventuelle des suspensions de certains dirigeants sportifs…



Aujourd’hui : Monsieur le Président, vous venez de participer aux travaux du 66ème Congrès de la Fifa, quelles ont été les grandes décisions ?

Boubacar Baba Diarra : Il convient d’apporter la clarté à la question car j’ai participé à la 38ème Assemblée générale ordinaire de la Caf et au 66ème Congrès ordinaire de la Fifa. Les deux réunions se sont tenues à Mexico City du 10 au 13 Mai 2016. La 38ème Assemblée générale de la Caf a, au cours de ses travaux, adopté un certain nombre d’amendements à ses statuts et a porté à 16 le nombre de clubs devant participer désormais aux compétitions interclubs qu’elle organise chaque saison. De même, elle a décidé de convoquer une Assemblée générale ordinaire, au Caire, en septembre 2016, pour pourvoir aux deux postes supplémentaires qui viennent d’être attribués à la Caf au sein du Conseil exécutif de la Fifa par son nouveau président. La réunion a été informée de la réserve financière qui a atteint (en terme de dépôt dans les banques) 1.000.000 de US Dollars. Son utilisation fera l’objet de réflexion de la part du Comité exécutif de la Caf.

Aussi la Caf a exigé de chaque association membre, la désignation d’un Manager de licence des Clubs. Elle a aussi décidé l’organisation, au cours de l’année 2016, de quatre séminaires à l’intention des secrétaires généraux et des managers des licences des clubs. Elle a fixé, en outre, à mars 2017, la date de son Congrès électif pour le renouvellement du Comité exécutif de la Caf et des membres africains siégeant au Conseil exécutif de la Fifa. Ce congrès aura lieu à Addis Abeba en Ethiopie.

Quant aux assises du 66ème Congrès de la Fifa, elles ont permis aux congressistes de prendre acte de la nomination de la nouvelle secrétaire générale de l’Organisation et de statuer sur les nouvelles configurations des commissions de travail.

La réunion a validé la répartition des attributions et rôles entre les différentes structures de la Fifa et approuvé les nominations de personnalités en conséquence.

La grande décision a été la modification du mode opératoire du projet de développement du football, en vue de la plus grande efficacité dans l’appui aux associations nationales.

La Commission d’éthique qui était une commission juridictionnelle indépendante est devenue une simple commission dépourvue d’autonomie.

Le congrès a de même pris certaines décisions relatives à la suspension du Bénin de toutes les compétitions du football jusqu’à la mise en place d’un nouveau Comité exécutif ; le maintien de la suspension du Koweit ; l’admission de deux pays dont le Kosovo et Gibraltar à la Fifa ; la création d’une Conférence des associations membres réservée à la discussion des problèmes du football. Cette conférence est annuelle et réservée aux présidents des associations qui en sont membres de droit. Comme autres décisions, il y a la création à la Fifa d’une Division du football féminin ; le renforcement des capacités financières du Projet de développement du football avec un ajout de 517 millions de dollars US destinés aux associations membres.

En parlant de football, on pense d’abord aux Aigles du Mali qui seront en déplacement à Jouba, le 3 juin prochain, pour jouer contre le Soudan du Sud, dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2017. Quel est votre objectif pour cette rencontre ?

Notre objectif principal est de gagner ce match pour se qualifier à la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations Gabon 2017 et sortir ainsi du cycle des qualifications douloureuses et de dernière minute.

Le Bénin qui est dans la même poule que les Aigles du Mali est suspendu par la FIFA. Est-ce un atout pour le Mali de décrocher sa qualification ?

Je dirai plutôt une opportunité et non un atout. Si la suspension du Bénin était maintenue, cela ouvrirait grandement la voie de la qualification au Mali. Ce, dans les conditions de moindre pénibilité.

Des gens disent que le match amical contre le Nigeria n’aura pas lieu, faute de moyens financiers. Est-ce vrai ?

Le match aura bel et bien lieu le 27 mai 2016 à Rouen. Tout est fin prêt et l’équipe du Mali est au regroupement depuis le lundi 23 mai 2016 dans la région parisienne. La Fifa et la Caf ont donné leur accord pour le match, les installations sportives devant accueillir le match sont mises à disposition. Je ne vois pas ce qui pourra empêcher le match de se jouer, sauf un cataclysme de dernière minute.

S’agissant du championnat national, la phase aller vient d’être bouclée. Quelle appréciation en faites-vous ?

La phase aller du championnat qui vient de s’achever s’est déroulée dans d’excellentes conditions, même si on a déploré quelques actes de violence de la part de supporters à l’occasion de certains matches. Sur le plan du spectacle, la présence massive du public lors des rencontres a établi que le public avait soif de football de haut niveau. Sur le plan technique, les matches et leurs résultats ont démontré que les niveaux des équipes se valent avec souvent des résultats contre nature.

En dehors de quelques équipes qui sont susceptibles de se maintenir, celles nouvellement montées en 1ère division peinent à suivre la cadence des jeux. Je souhaite pour elles une adaptation très rapide pour mieux se pourvoir à la phase retour.

Nous avons constaté que jusqu’à présent l’Avenir de Tombouctou n’a pas participé au championnat. Quel sera donc le sort réservé à ce club de Tombouctou ?

Contrairement aux autres clubs de la ligue 1, l’Avenir de Tombouctou n’a pas déposé de licences en homologation en vue de sa participation aux compétitions de cette saison. Un délai supplémentaire avait été accordé aux quatre clubs anciennement relégués en 2èmedivision pour la validation de leurs licences. Malgré cela, l’Avenir n’a pas réagi. Et puisqu’il a observé trois forfaits dûment constatés, le règlement de la compétition a été appliqué. Il est actuellement relégué en 2ème division.

Vous avez procédé, il y a quelques semaines, à la remise de la première tranche de la subvention des clubs de Ligue 1 d’un montant de 10 millions Fcfa pour chacun. Qu’en est-il des quatre clubs repêchés ?

Effectivement, 16 clubs évoluant au championnat national Ligue 1 Orange ont obtenu leur subvention dans le cadre du partenariat avec la société Orange. Pour les quatre autres clubs, à l’exception de l’Avenir de Tombouctou, les dispositions sont prises par la Fédération malienne de football pour leur octroyer la subvention dans la semaine à venir, en attendant la réaction du gouvernement qui s’est engagé, mais tarde à payer la subvention des quatre clubs dans le cadre des négociations de sortie de crise. Cette démarche du Comité exécutif de la Fédération malienne de football s’inscrit dans le souci de mettre toutes les équipes de Ligue 1 dans les conditions identiques de compétitions.

Cette année, vous avez initié le championnat national du football féminin. Cela demande un budget supplémentaire pour la Femafoot. Avez-vous les moyens de votre politique ?

Le football codifié s’exerce à trois niveaux dont : le football féminin, le football des jeunes et le football seniors. Le rôle de la Fédération malienne de football est d’animer et de promouvoir ces trois niveaux. Jusqu’à maintenant, le constat est qu’il y a un déséquilibre entre le football des jeunes, le football des seniors et le football féminin qui est à la traîne des deux autres. Le souci d’équilibre des trois niveaux a conduit le Comité exécutif à faire un effort en faveur du football féminin pour le ramener progressivement à meilleur niveau. C’est la raison principale de l’organisation cette année d’un championnat national féminin. La 2ème raison est l’engouement constaté chez le genre pour le football qui s’est traduit par la prolifération des clubs de football féminin au niveau de toutes les ligues de football du pays. La capitalisation de cette situation a amené le Comité exécutif à recourir à la Fifa pour le financement du développement du football féminin. Un projet est en gestation avec l’accompagnement de ce partenaire historique. Mais en attendant la mise en place des fonds par la Fifa, le Comité exécutif a anticipé sur le financement de la compétition.

Monsieur le Président, quels sont aujourd’hui vos rapports avec le Département des Sports et le Comité national olympique et sportif du Mali ?

Depuis la résolution de la crise intervenue sous les auspices de l’Assemblée nationale du Mali, nous entretenons les meilleurs rapports avec le Département des Sports et le Comité national olympique et sportif du Mali. Nous souhaitons qu’il en soit ainsi pour le grand bonheur du football national.

Et vos rapports avec les ligues et les clubs ?

Les relations sont au beau fixe avec les clubs et les ligues du pays quand bien même persistent quelques difficultés que nous devons et que nous pouvons transcender en faisant appel à notre esprit de responsable consciencieux du développement harmonieux de notre football.

Un mot sur la gestion des ressources de la Fédération ?

Les ressources financières de la Fédération malienne de football sont, et ont été toujours bien gérées. Les rapports d’audit annuels produits par la Fifa et la Caf et les intervenants nationaux confirment cela. Mais les ressources paraissant aujourd’hui insuffisantes au regard des nouvelles charges liées au financement du championnat national féminin, cela rend indispensable l’intervention de la Fifa. Par ailleurs, les ressources de la Fédération malienne de football qui ont été obérées par le préfinancement de diverses activités sur sollicitation du Département des Sports se porteraient mieux si ces moyens financiers utilisés à ces préfinancements étaient reversés au compte de la Fédération malienne de football.

Selon nos informations, le Comité exécutif de la Fémafoot a été une fois de plus attrait par certains dirigeants devant le TAS et le jugement serait prévu le 2 juin. De quoi s’agit-il réellement ?

La Fédération malienne de football est effectivement convoquée à comparaître devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) à Lausanne (Suisse) le 2 juin 2016 par les appelants composés de Yély Sissoko, Moussa Konaté, Tidiani Niambélé et consorts. Le Tribunal est invité à se prononcer sur l’annulation des décisions prises par l’Assemblée générale ordinaire de la Fédération malienne de football tenue le 31 octobre 2015 à Bamako.

Il faudra quand même rappeler qu’un premier verdict rendu par le même Tribunal a débouté les mêmes appelants et les a condamnés à payer conjointement des pénalités à la Fédération malienne de football qui attend toujours l’exécution de cette décision. A mon avis, une telle démarche me paraît inopportune à la phase actuelle de convalescence, après la grave crise qu’à connue notre football. Elle n’est pas de nature à favoriser l’accalmie tant recherchée par tous.

Qu’en est-il de la levée de la suspension de certains dirigeants ?

Une telle décision est du ressort de l’Assemblée générale de la Fédération malienne de football, seule instance qualifiée pour ce faire.

Selon nos informations, les familles fondatrices ont sollicité la Fémafoot par rapport à ce problème ?

Effectivement, une médiation est actuellement en cours et initiée par la famille fondatrice de Bamako. A la réflexion, cette démarche aura-t-elle la chance d’aboutir lorsqu’au même moment des protagonistes posent d’autres actes néfastes au rétablissement du bon climat tant recherché au sein du football, à travers des dépôts de plainte et autres actes de défiance ? Il convient de rappeler ici tous les efforts fournis par le Comité exécutif au détriment de ses textes pour pacifier l’espace du football. De même, nous invitons nos camarades appelants à s’inscrire dans cette dynamique pour ne pas freiner l’élan ascendant amorcé par le football malien depuis deux ans.

A titre de rappel, l’élimination précoce des quatre clubs maliens engagés dans les compétitions interclubs de la Caf est une conséquence de la crise.

Réalisé par A.B. HAÏDARA
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