Depuis qu’ils ont été affectés en novembre 2014 au Centre de traitement Ebola (CTE), des agents de la santé, au nombre de 59, courent derrière leur prime de risque d’un montant de 400 000 Fcfa par agent et par mois. Se sentant abandonnés malgré les rsiques encourus et les sacrifices au profit de la nation, c’est au total une ardoise de plus de 283 millions Fcfa qu’ils réclament et s’en remettent au chef de l’Etat.
Les nombreux rendez-vous donnés par le Pr Samba Sow, le patron de la lutte contre Ebola au Mali, pour le paiement des arriérés, n’ont pas été honorés. D’où l’appel du personnel du Centre de traitement Ebola au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, de tirer au clair cette affaire pour ne pas compromettre la lutte contre cette maladie dans notre pays.
En effet, la colère, l’injustice, l’oubli sont les maux qui rognent de nos jours des agents du Centre de traitement Ebola (Cte), dont une délégation nous a rendu visite en début de semaine à notre siège au Journal “Aujourd’hui”.
Selon le porte-parole de la délégation, dès l’apparition des premiers cas d’Ebola dans les pays voisins, le Pr Samba Sow, à travers une note circulaire, a demandé à ce qu’un certain nombre d’agents de la santé dont des médecins, des infirmiers, des hygiénistes et du personnel d’appui y compris des gardiens, soient mis à sa disposition au Cte. “Au nombre de 59, nous avons bénéficié, avec l’appui du gouvernement et des partenaires techniques et financiers, des formations pour la prise en charge des malades d’Ebola et des cas suspects. A cet égard, nous avions, au péril de notre vie, entretenu les malades au plus fort de la crise. Et le jour où le président de la République lui-même nous a rendu visite, il nous a rassuré que nous n’allons pas regretter le travail que nous sommes en train de faire et que le pays nous serait reconnaissant “ a souligné le porte-parole de la délégation.
Cependant, ces 59 agents n’arrivent pas toujours à comprendre pourquoi le coordinateur de la lutte contre Ebola, le Pr Samba Sow, n’arrive pas à honorer son engagement quant au règlement de leur prime. “C’est lui-même qui nous a rassurés au début qu’on aurait au moins une prime de 400 000 Fcfa par mois durant notre séjour dans ce centre. Et nous sommes maintenant à près de deux ans au Cte sans qu’on ne touche un copeck du montant promis ” a regretté notre interlocuteur.
Un autre membre de la délégation de préciser qu’ils ne demandent qu’à être remis dans leur droit et le plutôt possible. “Le Pr Samba Sow nous a même indiqué des dates de paiement qui n’ont pas été respectées. C’est pourquoi nous interpellons le président de la République de s’impliquer personnellement afin que justice soit rendue” a soutenu l’intéressé.
“Nous voulons la totalité des primes de risque des 2 ans passés au Cte, mais pour le moment, nous souhaiterons qu’il nous donne comme promis les 12 premiers mois, sans quoi nous allons prendre notre responsabilité” a menacé un autre membre de la délégation. Aussi après un petit calcul, il nous revient que les primes de risque pour les 12 premiers mois des 59 agents se chiffrent à 283 200 000 Fcfa. “Nous ne pouvons pas comprendre que dans des pays comme la Côte d’Ivoire où aucun cas n’a été enregistré un gardien du Cte reçoit 1 500 000 Fcfa contre 400 000 Fcfa au personnel sanitaire et qu’on ne soit pas en mesure de payer même ce montant. C’est vraiment regrettable” a regretté notre interlocuteur.
En tout cas, il urge pour nos autorités de prendre à bras le corps ce problème surtout que cette maladie morbide est réapparue ces derniers mois dans des pays de la sous-région.
Kassoum THERA