Bras de fer entre les populations de Dio Magnambougou : certains conseillers du chef coutumier et le Maire accusent le Ministre BATHILY d’être le brandon de discorde

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Société

Publié le samedi 28 mai 2016 | Nieta Kibaru

© aBamako.com par Androuicha
Scènes de violence en commune VI du district de Magnambougou
Bamako, le 16 novembre 2015. La mairie annexe de Magnambougou en commune VI du district de Bamako a été le théâtre d`une manifestation de mécontentement des jeunes qui s`insurgent contre l`inaction des autorités municipales face a la montagne d`ordures qui s`amoncelle dans le quartier.

Rien ne va plus entre les populations de DIO MAGNAMBOUGOU, divisées sur la propriété d’un plateau dont une partie se déclare propriétaire alors que l’autre jure qu’il s’agit d’un domaine public inaliénable et incessible.
Selon cette dernière partie, composée de jeunes à la solde de Bakary Bathily, frère du Ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières, ancien Maire de la localité pendant dix ans et des APM, l’actuel Maire Daouda Kané et certains conseillers du chef coutumier seraient en train de vendre les parcelles sur un plateau(FOUKA) qui relèverait de l’espace public aux spéculateurs fonciers de Kati et Bamako.
Pour dénoncer, ce sont des femmes qui ont procédé à une marche pacifique il y a deux semaines ponctuée de déclarations hostiles à l’élu communal. Coumba Coulibaly, manifestante, a affirmé ce jour-là que c’est le Maire qui, au cours d’un conseil du village visant à découvrir les personnes qui avaient planté des bornes sur les parcelles litigieuses, aurait suggéré de les casser pour obliger les prétendants au terrain à se présenter. Les jeunes ayant ainsi agi, se sont retrouvés tous en prison pendant deux mois avant d’être mis en liberté provisoire : «
Et le Maire a toujours dit ne pas être au courant ». Les manifestantes ont dénoncé également l’absence de Cimetière, de centre de santé, d’un lycée…car l’espace qui devrait servir à les réaliser aurait été monnayé par le Maire et les conseillers du chef du village.
Des accusations balayées d’un revers de la main par le camp adverse. Amadou Kané, BouramaKané, AdamaKané, Mamadou Kanéont tous dit avoir vendu une partie de leurs terres familiales à l’opérateur économique KollaNiangadou qui, à son tour, les a vendues à Oumar, un commerçant. Pour Badian Kané, conseiller du chef coutumier au moment de ces transactions, tous ceux-ci sont reconnus propriétaires des terres convoitées, et le plateau que l’autre partie appelle bien public, constitue la terre agricole de Badiè, Adama, Biramadjan, Drissa, Bakary Gnoumanto.
Ensuite, de l’explication de Mamadou Kané, deuxième conseiller du village et fils du notable tout ce conflit est dû à un certain Memssaqui aurait lui-même vendu 41 ha à lui seul et ce serait le même qui pousse les femmes à marcher. Il a assuré que ce sont les propriétaires coutumiers des terrains qui ont vendu leurs champs et que le Maire n’a fait que légaliser l’acte.
Par ailleurs, il a accusé le Ministre Bathily, natif du lieu, d’être derrière ce problème via son APM, dont l’objectif est de ternir l’image du Maire actuel afin de favoriser la réélection de son frère Bakary Bathily à la Mairie aux communales à venir. Il a ajouté également que le Ministre même qui déclare qu’un préfet et un Maire ne peuvent pas donner plus de 5ha, dispose de 27 ha à DIO.
Toute notre tentative de recueillir les points de vue du chef du village s’est terminé en queue de poisson, ce dernier se refusant à tout commentaire.
Quant au Maire Daouda Kané, il s’est dit victime d’une calomnie. Il a assuré n'avoir aucun terrain sur les lieux et n’a fait que légaliser une vente entre un acheteur et un propriétaire, après le chef du village. S’agissant du cimetière, il a clairement dit que c’est lui-même qui a pris 1ha et 30m sur la terre de son père pour l’offrir au village comme lieu de sépulture. Parmi ses réalisations en cinq ans de mandat, la réalisation d’adduction d’eau potable, l’électrification de Magnabougou DIO, entre autres. En dépit de tout, le Ministre Bathily et son frère, ancien Maire pendant dix ans, ne cessent de le harceler. De leur part, il a fait l’objet de huit plaintes pour des raisons saugrenues.
Les populations jurent de rester derrière leur Maire contre vents et marées.
ABDOUL NIANG