Permettre aux hommes de médias de visualiser, de mieux comprendre et de déguster, par rotation (petits groupes), le nouveau film «O Ka», qui signifie «Notre maison» en langue soninké, de notre compatriote Souleymane Cissé. Telle est l’ambition de l’Ucecao (l'Union des créateurs et entrepreneurs du cinéma et de l'audiovisuel de l'Afrique de l'Ouest) en projetant chaque semaine un épisode de cette nouvelle «galette». Cette initiative intervient après que le cinéaste Cissé a invité la diaspora à la projection dudit film, au Cinéma des Cinéastes, Place Clichy, dans le 18ème Arrondissement de Paris, le mercredi 17 février 2016.
Le 18 mai dernier, un groupe de journalistes a été convié à la projection du nouveau film «O Ka» (‘’Notre maison’’ en soninké) du «vieux routier» du cinéma malien, Souleymane Cissé. «O Ka» commence avec une séquence de «Yeelen», son film datant de 1987, primé, entre autres, avec le Prix du jury à Cannes. Puis, M. Cissé évoque l’histoire de sa propre vie et celle de sa famille qui renvoie à une histoire de 700 à 1000 ans.
L’on retiendra donc de cette projection que ce film raconte le combat de sa famille maltraitée par un conflit foncier que personne ne comprenait. En effet, sa famille avait fait toute sa vie dans une maison à Bozola, un des plus anciens quartiers de Bamako. Les parents, les grands-parents et leurs parents, avant eux, y avaient fait leur vie.
La famille possédait tous les documents officiels qui le prouvaient. Mais un jour, on est venu leur dire que ce n’était pas leur maison, qu’il fallait que les quatre sœurs âgées sortent. Le ciel leur est tombé sur la tête. Ils ne comprenaient pas. Les choses se sont enchaînées, de tribunal en tribunal, jusqu’au jour où ils ont reçu l’acte notarié d’expulsion. Souleymane Cissé avait eu l’idée de réaliser un film sur ses sœurs, mais là, il n’avait plus le choix, il allait faire un film sur cette histoire de foncier.
Bref, le film relate la souffrance que sa famille a subie pendant plusieurs années à cause de gens mal intentionnés qui voulaient s’approprier leur concession, mais pas seulement. Il est au cœur du problème du pays et rappelle les valeurs fondamentales de la société malienne, seules capables de permettre au Mali de se sortir enfin des turbulences actuelles.
«O Ka» possède à la fois des traits d’une fiction, d’un documentaire, d’un reportage et d’une enquête. Ce film nous offre des images éblouissantes, des travellings dans la nature et les rues, des grands plans sur les petits enfants, les sœurs et les autres membres de la famille de M. Cissé, mais aussi sur des béliers ou des coqs. Il utilise aussi souvent le contre-jour pour créer des silhouettes d’enfants, d’animaux ou de structures de bâtiments qui se dessinent à l’horizon.
Ce qui frappe également, le film mentionne le soutien du ministre de la Justice à sa cause ainsi que celui du Premier ministre. Et le générique affiche même le soutien exceptionnel du chef de l'Etat, IBK, au film «O Ka».
Notons que mercredi dernier, c’est un autre groupe de journalistes qui a eu la chance de se régaler avec O Ka de Souleymane Cissé.
Bruno E. LOMA
Source: Le Reporter