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Questions d’actualités à l’assemblée nationale : L’éducation et le foncier au cœur de l’intérêt parlementaire
Publié le mardi 31 mai 2016  |  le temoin
Première
© aBamako.com par mouhamar
Première session de la nouvelle législature
Bamako, le 22 janvier 2014 à l`hémicycle. Les nouveaux députés issus des dernières législatives étaient en session extraordinaire pour l`élection du président de l`assemblée nationale et la composition des groupes parlementaires.Photo: Assemblée Nationale du Mali.




Les ministres en charge de l’Education, de l’Enseignement supérieur et des Domaines se sont succédé sur la tribune de l’Hémicycle, mardi dernier, pour édifier les Élus de la Nation malienne sur la pertinence des leurs actions face aux grandes préoccupations qui animent l’actualité dans leurs champs respectifs. On dénombre entre autres l’état de la mise en œuvre des recommandations des états-généraux du foncier, le déroulement de l’année académique et plus singulièrement les préparatifs des examens scolaires et universitaires.

Mais les échanges houleux avec les parlementaires ont également porté sur nombre d’autres questions parmi lesquelles l’intégration des enseignants des collectivités dans la fonction publique, la prise en charge des écoles communautaires et coraniques ainsi que les mesures déployées contre la violence, la fraude et les grèves dans les milieux scolaire et universitaire. Ce n’est pas tout. Ont aussi eu droit chapitre, au cours de la séance plénière du mardi dernier, la problématique des heures supplémentaires et d’accès des étudiants à l’internet,



Pour ce qui est des Domaines et du Foncier, les débats ont surtout tourné autour de questions brûlantes comme la sécurisation du foncier en tant que gage de stabilité, la relecture du code domanial et du cadastre, de la création de l’observatoire du foncier et de l’agence nationale de l’aménagement du foncier.

Face aux députés, Me Mountaga Tall, ministre de l’Enseignement supérieur, a soutenu que la rentrée universitaire est effective. Et de préciser toutefois que l’objectif n’est pas de commencer les cours en même temps dans l’ensemble des facultés, mais de se rapprocher le plus possible d’une date commune en mettant un terme aux années académiques de toutes natures et, surtout, de saisir l’occasion pour développer un thème d’intérêt national.

Avec plus 120 000 étudiants, le déficit d’infrastructures est une réalité que n’a pas daigné occulter le ministre. Sur le sujet, il laissé entendre que la réception en novembre prochain du pôle universitaire de Kabala fera figure de grand espoir de renforcer la capacité d’encadrement et d’accueil de son département. Il faut de toute façon mettre un terme au filon des heures supplémentaires et le gouvernement compte pour ce faire agir sur deux registres : rationnaliser et moraliser d’une part, former les formateurs d’autre part. Grever est un droit fondamental, consent Me Tall, tout en assurant que son credo privilégié face au front social reste le dialogue social, l’écoute permanente et le respect des engagements. C’est ainsi, a-t- il soutenu, qu’après les négociations avec les différents syndicats, l’Etat a pu satisfaire à 90% environ de leurs doléances. Quant à la politique du gouvernement face aux fraudes, elle repose principalement sur la rigueur : la radiation pour les professeurs et l’exclusion pour les étudiants de l’espace universitaire. Dans le même temps, il fait intervenir la police et la justice pour mettre hors d’état de nuire les fautifs à l’origine de la violence.

Concernant la grève des étudiants pour cause de bourses et de trousseaux en souffrance, la bancarisation est la solution technique. Ainsi, le Gouvernement fera désormais en sorte, avec l’implication des établissements bancaires, que le compte de chaque bénéficiaire soit alimenté dès le 25 du mois. Quid de la grève de l’UIG qui perdure depuis deux mois ? Selon le ministre de l’Enseignement supérieur, le problème reste complexe à cause de doléances comme la privatisation de l’unité de formation professionnelle (UFP), une structure publique qu’il perçoit comme un moyen d’arrondir les fins de mois. Un comité ad hoc de dialogue est néanmoins à pied d’œuvre sur la question et travaille encore sur le dossier, mais avec la conviction d’ores et déjà qu’une privatisation n’est seulement difficile mais impossible.

A la différence de l’Enseignement supérieur, la rentrée scolaire n’est pas effective, selon le ministre de l’Education, Barthélémy Togo, à cause notamment des problèmes sécuritaires dans la partie nord du pays. Le gouvernement compte toutefois s’investira davantage afin que les candidats au DEF puissent accéder à cet examen, a –t-il assuré. Quant à l’intégration des enseignants communautaires et à la prise en charge des écoles communautaires et coraniques, elles se feront de façon pédagogique et sur le long terme, a- t-il indiquant en relevant que de 2014 à nos jours, plus de 1795 enseignants communautaires ont été intégrés et beaucoup d’autres dossiers afférents au même corps sont en cours de traitement sur la base d’un seul et unique critère : le diplôme.

Pour la mise en œuvre état des recommandations des états-généraux du foncier, on retient que son effectivité est tributaire de moyens à la fois financier, administratif et intellectuel sur lesquels le gouvernement travaille dans le but d’apporter les ingrédients nécessaires pour combler un vide laissé depuis les indépendances. C’est dans cette optique que la relecture du Code Domanial et Foncier est en intégralement achevée et devraient être soumise aux différentes structures impliquées dans la mise en œuvre des recommandations de 2008, à savoir : les départements de l’Administration territoriale, de l’Agriculture, de l’Environnement et de la Décentralisation.

Dans les jours à venir, a assuré le ministre Bathily, le projet sera soumis à l’approbation des députés. La finalité de cette relecture est la création d’un observatoire du foncier et de l’Agence nationale de l’aménagement du foncier, des structures absentes pour l’heure de l’ordonnancement juridique en vigueur, a-t –il indiqué. Pour la sécurité du foncier et cadastre le gouvernement a lancé une campagne de numérisation des titres fonciers qui seront mis à la disposition des populations. Ceux de Bamako et Kati estimés à 15 000 titres sont à jours disponibles à la bibliothèque nationale. Le ministre Bathily est resté muet, toutefois, sur les questions soulevées comme les motivations de ses sorties médiatiques et meetings susceptibles de conduire à l’incivisme, ainsi que sur les actes posés qu’il posés pour prévenir les conflits possibles entre droit coutumier et droit positif.

Amidou KEITA
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