Dans le but de doter notre pays de citoyens compétents, bien instruits et éduqués, l’Association malienne des enseignants musulmans (AMEM) a organisé samedi dernier au lycée technique, une conférence-débat sur le thème « la fraude pendant les examens, causes, conséquences et propositions de solutions ».
Il s’agit à travers cette journée, de sensibiliser l’ensemble des acteurs des structures de l’éducation (les enseignants, les leaders religieux, les parents d’élèves, les administrations scolaires publiques et privées), pour accompagner le ministère de l’éducation lors des séances d’examens et concours afin de relever le défi d’éviter les fraudes.
La rencontre a été présidée par Mr Abdou Diarra, représentant du ministre de l’éducation et conseiller technique, qui avait à ses côtés Mr Mahamane Touré, président de l’AMEM et Mr Issoufi Dicko, directeur de l’Académie d’Enseignement de Kati.
Dans son discours, Mahamane Touré président de l’AMEM, a expliqué que son association a été mise en place par des enseignants de tous les niveaux pour apporter leur contribution dans l’amélioration de la qualité de l’éducation dans notre pays, gage d’un développement durable.
« Cela fait suite à des constats amers aux impacts négatifs sur la qualité des produits de notre système d’éducation, voire le devenir du pays, notamment l’insuffisance du niveau académique des étudiants maliens, la dépravation des mœurs dans les milieux scolaires et universitaires, des relations de copinage entre certains enseignants et leurs apprenants, la fraude organisée pendant les examens, la problématique de la formation et de la mise à niveau des enseignants», a expliqué Mr Touré.
Pour lui, il n’y a point de développement sans une instruction de qualité couplée avec une bonne éducation. Parce que, dit-il, un citoyen sans une bonne éducation ne peut être qu’une entrave à la bonne marche du pays à travers des actes pervers de tous les jours. « C’est pourquoi, l’AMEM a pour objectif principal la formation des citoyens compétents, bien formés et éduqués, imprégnés de nos valeurs sociétales, morales et religieuses, prêts à servir le pays et non le desservir. Et, c’est aussi pour répondre à notre devoir patriotique de contribuer au développement du pays et notre devoir religieux d’ordonner le convenable et d’interdire le blâmable », a souligné Mr Touré.
Selon le président de l’AMEM, pour relever le grand défi et réussir cette noble mission,il est plus que nécessaire de conjuguer les efforts pour une éducation de qualité dans notre pays. « Notre responsabilité, c’est de ne pas aider les apprenants à frauder, mais de l’accompagner et de l’apprendre à réussir en comptant sur sa propre valeur », a conclu Mr Touré.
Mr Abdou Diarra, représentant du ministre de l’éducation nationale a pour sa part expliqué que la fraude est une action faite de mauvaise foi dans le but de tromper. « Elle consiste pendant les examens pour certains candidats mal préparés à mener des actions contraires à la règlementation académique pour espérer réussir sans les niveaux requis », ajoute-t-il, avant de dire que dans d’autres cas, ‘’ce sont des candidats qui n’ont soit pas appris les leçons ou n’ont pas suivi assidument les cours’’.
Pour lui, c’est non seulement une attitude injuste vis-à-vis de ceux qui veulent réussir honnêtement à travers leurs efforts, mais aussi ces candidats (citoyens mal formés) ne pourront aucunement contribuer au développement social, économique et culturel de notre pays. « Si tout le monde pouvait réussir dans la fraude, à quoi bon pour le gouvernement chaque année d’investir des ressources humaines, financières, matérielles et logistiques pour éduquer des milieux de filles et de garçons ? Aussi, l’espace UEMOA dans lequel nous sommes, est de plus en plus en train d’harmoniser tous nos systèmes y compris les examens et les épreuves. Si nous ne travaillons pas à travers nos propres efforts, au lieu de réussir par la fraude, nous allons surement tirer la queue », a expliqué Mr Diarra.
Au regard de ces conséquences graves pour le développement, (selon le représentant du ministre), des solutions drastiques doivent être prises pour éradiquer ce fléau à travers une campagne de sensibilisation soutenue de tous les acteurs, à commencer par les élèves eux-mêmes pour qu’ils comprennent que seul réussir par ses propres est récompensant.
Pour y arriver, Mr Diarra suggère entre autres, de dénoncer tous les actes de fraude, de sanctionner tous les coupables et de récompenser tous ceux qui font correctement leur travail.
Djibril Kayentao