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Assise: sur 60 accusés rebelles, seuls 10 ont comparu à la barre
Publié le mardi 31 mai 2016  |  Le Procès Verbal
Ouverture
© aBamako.com par A.S
Ouverture de la Cour d’assises de Bamako
Bamako, le 05 octobre 2015 la Cour d’assises de Bamako a ouvert sa séance contre les crimes et délits




La première session de la Cour d’assises de Bamako au titre de l’année 2016, qui a débuté le 2 mai, ne finit pas de nous surprendre. En effet, après avoir condamné à la prison à vie le terroriste Ag Wadoussène, pourtant annoncé mort par la force Serval et le gouvernement malien, la Cour vient de condamner à mort plusieurs détenus officiellement libérés par le Mali dans le cadre des accords de paix signés avec la rébellion touarègue. La Cour, constatant que les accusés ne comparaissent pas malgré la présence, dans leur dossier, de la mention « détenus », a estimé devoir prononcer ses condamnations puisque la libération des « détenus » ne fait pas suite à une décision de justice versée au dossier de la procédure. Le représentant du ministère public a conforté la Cour dans cette logique en soulignant que les services du parquet général de Bamako n’ont pas été officiellement tenus au courant des libérations intervenues. Ainsi, pour 11 affaires enrôlées impliquant une soixantaine d’accusés, moins de dix des accusés ont comparu à la barre des assises. Les autres n’ont pas daigné le faire, ayant obtenu leur liberté en vertu de réclamations politiques et d’échanges de prisonniers intervenus entre l’Etat malien et les groupes rebelles du nord-Mali.

Le terroriste Alou Mahamar condamné à 3 ans de prison

Courant mars 2012, le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), avec l’appui des mouvements islamistes Ançardine, MUJAO et AQMI, attaque les camps militaires maliens de Tessalit, de Kidal, d’Anéfis, de Ménaka, d’Abeibara et de Gao. Le MNLA et ses alliés pillent des magasins, des édifices de l’Etat, des monuments culturels et religieux. Le MNLA, soutenu par ces alliés terroristes et narcotrafiquants, met en œuvre son objectif principal: la participation du pays et l’instauration d’une loi prétendument islamique. Ce faisant, tout le septentrion du Mali est transformé en centre de la torture. Durant ces moments d’occupation, Moussa Ibrahim Diallo, Aliou Mahamar Touré, Hamady Boubakary Diallo et Hamadoun Amadou Dicko s’affilient aux mouvements terroristes radicaux que sont le MUJAO, Ançardine et AQMI. En leur qualité d’agents de la « police islamique », ils patrouillent dans la ville de Gao, à bord de véhicules pick-up surmontés d’armes lourdes, à l’effet d’obliger les femmes à porter le voile dit islamique. Ils appréhendent et sévissent contre toute personne récalcitrante. Ils procédaient également à l’arrestation des citoyens surpris en train de fumer ou de jouer aux cartes.

En janvier 2013, lorsque la France lance son opération « Serval » de libération des villes occupées, les combattants terroristes abandonnent armes et bagages et se refugient dans les montagnes du Tigargar. Les accusés susnommés sont arrêtés par les soldats maliens et tchadiens. A l’enquête préliminaire comme devant le juge d’instruction, ils nient les faits à eux reprochés. Cependant, Moussa Ibrahim Diallo, Hamady Boubacary Diallo et Hamadoun Dicko expliquent qu’ils résidaient à Douentza pendant l’occupation et qu’ils ont fui la ville en compagnie d’éléments du MUJAO. Ils seront ensuite, à leurs dires, abandonnés en pleine brousse par les combattants du MUJAO qui leur ont remis une somme d’argent pour rejoidre leur village. Quant à Aliou Mahamar Touré, il dira avoir fréquenté le commissaire islamique de Gao. Accusés d’atteinte à la sûreté de l’Etat, d’association de malfaiteurs et de rébellion, tous sont placés sous mandat de dépôt le 1er novembre 2013. Ils devaient donc tous comparaître le mercredi 11 mai 2016 pour répondre de leur crime devant les juges d’assises. Mais seul Aliou Mahamar Touré a effectivement comparu. Après les débats, Aliou Mahamar Touré a été condamné à 3 ans de prison ferme. Quant aux 3 accusés non comparants, ils ont été condamnés par contumace à la peine de mort. Sous mandat de dépôt depuis le 1er novembre 2013, le terroriste condamné à 3 ans de prison et rebelle libre chez lui le 1er novembre prochain.

Abdoulaye Guindo
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