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Mali : Tombouctou salue le "sauveur" Hollande
Publié le dimanche 3 fevrier 2013  |  Nouvel Observateur


Arrivée
© AFP
Arrivée du président français, François Hollande au Mali
Samedi 02 fevrier 2013. Le président malien par intérim Dioncounda Traoré accueille le président français, François Hollande au Mali


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Trois semaines après le début de l'intervention française, le chef de l'Etat a été reçu en héros dans cette ville emblématique du nord du pays. De notre envoyé spécial.

Massés par milliers devant l’ancestrale mosquée Sankoré, ils attendent depuis le matin sous le soleil pour saluer leur "sauveur". Tout Tombouctou est là. Du moins ceux qui n’ont pas fui la ville au cours des dix derniers mois. Quelques jeunes hôtesses arborent des teeshirts barrés d’un "Merci la France". De vieux notables se drapent dans le drapeau tricolore. Déployée en force, l’armée française contrôle tous les accès de la place.

La fête aurait presque des allures d’une époque révolue sans la présence, modeste, de quelques militaires maliens. Les cris et les roulements de tambours redoublent quand François Hollande surgit d’une 4x4 noire, encadrée par une dizaine de véhicules blindés. Accompagné par son homologue malien par intérim, Dioncounda Traoré, le Président s’offre un bain de foule, au cœur de la cité des 333 saints.

"Saint" Hollande

"Tout le monde veut le féliciter. Hollande est devenu aujourd’hui notre 334ème saint", s’écrie al-Husseini Hadja Yakwé, un garagiste de 25 ans, venu avec quatre amis."Sans les Français, jamais les bandits n’auraient quitté Tombouctou", lance Ibrahim Touré, un vieux notable, maçon de son métier. "Nous étions prisonniers des islamistes. C’est notre liberté que nous célébrons", ajoute Ichrach Yatara.

Flanqué de Jean-Yves Le Drian et de Laurent Fabius, ses ministres de la Défense et des Affaires étrangers, François Hollande fait une rapide tournée des dommages causés à une ville inscrite au patrimoine de l’humanité. Il s’arrête notamment à la mosquée Djingareyber, dont les deux mausolées ont été détruits, ainsi qu’au Ahmed Baba Institute, une bibliothèque entièrement pillée qui abritait certains des plus précieux textes du moyen-âge, certains antérieurs à l’islam. Irina Bokova, la directrice générale de l’Unesco, incluse dans la délégation, estime que "5 à 10%" des 300.000 manuscrits de Tombouctou auraient été brûlés. "Quant aux mausolées classés par l’Unesco, 11 ont été entièrement rasés", ajoute-t-elle. Mais nous les reconstruirons. Nous avons déjà réunis les plans détaillés de tous ces sites".

Engager la difficile réconciliation

François Hollande ne pouvait pas choisir meilleur moment pour se rendre au Mali. Ses troupes n’ont encore subi aucun revers. En trois semaines, elles ont reconquis toutes les grandes villes du nord, presque sans coup férir. La traque des rebelles islamistes cachés dans les replis du massif des Ifoghas, une mission qui s’annonce beaucoup plus ardue, ne fait que commencer. Tout comme les difficiles tractations avec les autorités maliennes pour les convaincre de prendre langue avec les indépendantistes touaregs. "Le dialogue politique doit déboucher sur un grand compromis entre le Nord et le Sud", explique Pascal Canfin, le secrétaire d’Etat au développement, dont la présence au Mali est un signe des nouvelles priorités du moment.

Un long processus doit maintenant débuté, plein de chausse-trappe, jusqu’à la tenue d’élections démocratiques. Avant de remonter à bord de son Transall, François Hollande prend la parole dans un aéroport transformé depuis sa prise par les parachutistes français, en garnison. "Vous avez accompli une mission exceptionnelle !", proclame-t-il devant ses troupes, un parterre de soldats du 2e Rep, du 2e et 21ème Rima. Avant d’ajouter : "avec l’armée malienne". "Je pense notamment au parachutage sur cet aéroport que j’ai suivi heure par heure. Vous êtes entrés…". Il s’arrête de nouveau et corrige : "Je veux dire, les Maliens sont entrés dans la ville de Tombouctou après que vous l’ayez sécurisé (…) mais le combat n’est pas terminé et ce serait une erreur de penser que parce que nous avons réussi à sécuriser les villes nous pouvons nous arrêter là."

De notre envoyé spécial au Mali, Christophe Boltanski

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