Quand est-ce- que Bocari Tréta va arrêter de faire du mal au parti du Rassemblement pour le Mali (RPM, parti présidentiel) et de surcroît de livrer le président IBK à l’opposition ? Cette question a tout son sens dans la mesure où, depuis l’éviction de Tréta du gouvernement, il ne fait que jeter de l’huile sur le feu au point d’affaiblir les siens en mettant à mal le président Ibrahim Boubacar Kéita.
«Au lieu de t’acharner sur moi, dit nous plutôt pourquoi tu as été viré du gouvernement...» ! C’est la réplique du président de l’Union pour la République (URD) et Chef de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé, à Bocari Tréta, Secrétaire général du RPM qui a tenté de le traîner dans la boue suite aux révélations d’un journal sénégalais sur sa gestion à la présidence de laîCommission de l’UEMOA.
Sans consulter les membres du bureau politique national du RPM, M. Tréta s’était précipité à pondre un communiqué laconique, dès l’annonce par le journal «L’Observateur» du Sénégal d’un détournement de fonds d’environ 27 milliards de F CFA qui incriminerait Soumaïla Cissé, pour demander des explications à ce dernier.
Le chef de file de l’Opposition a donc riposté lors d’une conférence de presse animée la semaine dernière à la Maison de la presse.
Le président de l’URD et non moins chef de file de l’Opposition voit «derrière la réaction précipitée du Secrétaire général du RPM une manipulation par d’autres concurrents pour que Tréta tombe dans le panneau et qu’il se disqualifie afin qu’ils puissent monter un peu plus et être demain ce qu’ils pensent qu’il pouvait être».
«Bocari Tréta avait toutes les possibilités et les moyens pour vérifier l’information. Avec la publication de son communiqué précipité, Tréta s’est fait tout simplement ridiculiser», a soutenu M. Cissé.
«Au lieu de s’acharner sur moi, j’attends de voir Bocari Tréta venir dire devant la presse les engrais frelatés c’est comme ça, les tracteurs c’est comme ça…», a-t-il attaqué à son tour.
On se rappelle aussi que, juste après avoir été débarqué du gouvernement, M. Tréta avait tenu des propos insensés contre les partis politiques de la majorité en annonçant qu’IBK n’avait pas besoin de leur soutien pour se faire réélire en 2018 à la magistrature suprême du pays.
Force est donc de reconnaitre que le mauvais comportement de Bocari Tréta affaiblit le parti présidentiel au profit de ses adversaires qui se servent de ses errements pour fustiger le régime. Il était allé jusqu’à accuser l’opposition de vouloir préparer un coup de force contre le président IBK. Une accusation qui a poussé celle-ci a coupé tout dialogue avec la majorité dans le cadre de la rencontre majorité- opposition initiée par le président de la Convention des partis politiques de la majorité (CMP), Boulkassoum Haïdara. Pour son retour dans ce cadre, les responsables de l’opposition ont exigé de Bocari Tréta un pardon public.
«Tréta est très arrogant ! Il ne sait pas rassembler ni faire de la politique», nous confie un grand observateur de la scène politique malienne. «La politique du Secrétaire général du RPM est de diviser pour mieux régner. Tréta a divisé le RPM en deux clans, dont l’un est entretenu à ses frais», indique un politologue.
Ce dernier ajoute qu’IBK a bien fait de «l’écarter du gouvernement sinon c’était la catastrophe. Le Président de la République IBK et les membres du Bureau politique national (BN-RPM) doivent se méfier de Tréta qui, s’il continue à agir à sa guise, causera irrémédiablement leur perte» !
Pourront-ils aisément se débarrasser de ce camarade devenu aujourd’hui très encombrant ? Le congrès du RPM prévu en juillet prochain nous le dira !
Aliou Touré
Source: Le Matin