La Fédération Nationale des Exploitants Forestiers du Mali (Fenefoma) a organisé une conférence de presse, samedi dernier, au Palais de la Culture Amadou Hampâté Ba. Objectif : informer l’opinion nationale des conditions difficiles d’exercice de leur métier et de la possibilité d’une grève illimitée. Du moins si rien n’est fait dans les prochains jours.
«Nous avons été informés par notre intermédiaire que le ministre de l’Environnement Ousmane Koné nous rencontrera au plus tard ce lundi ou mardi. De la tenue ou non de cette rencontre et des conclusions qui en découleront, dépendront nos actions à venir», a déclaré Moussa Koné président par intérim de la Fenefoma aux hommes de média.
Ils sont venus des régions de Kayes, de Koulikoro, de Sikasso, de Ségou, de Mopti et des six (06) communes du District de Bamako.
Ils sont: exploitants de bois d’œuvre et de service, de charbons de bois, de bois de chauffe, de bambou, de feuilles d’arbres, de produits de cueillette, de gommes arabiques.
Ils sont tous également membres de la Fédération Nationales des Exploitants Forestiers du Mali à venir exprimer leur colère et leur indignation aux autorités.
L’objet de la colère des exploitants forestiers est la Circulaire n°254 du Directeur National des Eaux et Forêts instruisant à tous les Directeurs Régionaux des eaux et forêts et au Directeur de l’OPNBB de faire une application stricte des articles 32 et 33 de la Loi 10-028 du 12 juillet 2010 déterminant les principes de gestion du domaine forestier national. « Dans la cadre de la rationalisation de l’exploitation et de la circulation du bois d’œuvre et du bois de service du domaine forestier de l’Etat, il est instruit aux agents des Eaux et Forets de: – arrêter l’exploitation du bois d’œuvre et de service dans tous les massifs forestiers sans plan d’aménagement approuvé par les autorités compétentes; – la transformation du bois d’œuvre et de service est faite exclusivement par les unités industrielles ou artisanales autorisées par l’autorité compétente et implantée en dehors des forestiers », stipule la Circulaire signée: Inspecteur général Biramou Sissoko, Directeur National.
Selon le président de la Fenefoma, c’est à l’Etat de mettre en œuvre les plans d’aménagement. Les bailleurs de fonds mettent, pour cela, des centaines de milliards dans les caisses de l’Etat en plus des recettes officielles générées par l’activité des exploitants forestiers qui sont estimées en 2013 à plus 800 millions FCFA. par ailleurs, indique Moussa Koné, ce n’est pas la Circulaire en soit qui pose problème mais l’interprétation qu’en fait chaque agent sur le terrain, rend leur travail impossible.
Venu de Fana, région de Ségou M. Fomba témoigne: pour 12 sacs de charbon vendus à 2000 fcfa l’unité, un agent des eaux et forets m’a réclamé 15 000 fcfa. Après d’intenses négociations, j’ai payé 7500 fcfa sinon je perdais tout.
Nous y reviendrons !
Mamadou TOGOLA