Alors que le processus de Démobilisation, désarmement et réintégration (Ddr) piétine encore à cause d’une divergence entre les mouvements armés et le gouvernement malien, (les premiers demandant l’installation des Autorités intérimaires avant le DDR, contrairement au second), certains acteurs des mouvements se livrent à un véritable business. À Bamako, nous apprend-on, la course au DDR a d’ores et déjà pris des allures folles. Fin avril, l’état-major des armées du Mali a découvert un vol de dizaines de fusils mitrailleurs dans un camp militaire de Bamako. Et certains journaux maliens de faire le lien entre ces armes volées et le processus de DDR, car l’une des conditions pour y accéder est que le combattant enregistré doive avoir une arme de guerre ou un certain nombre de munitions. Alors que quelques mois plus tôt, Bamako débloquait une forte somme d’argent destinée au pré-cantonnement des combattants des mouvements armés. «Le gouvernement du Mali a débloqué 11,9 millions de Fcfa pour chaque site de cantonnement», dévoile Bou Ould Hassan, membre du Maa (tendance pro-Bamako). Au total, le gouvernement malien a débloqué 285,6 millions de Fcfa pour la phase de pré-cantonnement sur les 24 sites retenus, dont le marché des fournitures a été donné aux entrepreneurs locaux.
«Cet argent était destiné à prendre en charge les combattants uniquement au mois de février. Les entrepreneurs livrent les denrées de première nécessité jusqu’au site du cantonnement, dont le chef d’état-major signe le bordereau de livraison qui va être présenté au niveau de l’administration malienne pour le paiement», explique Sidi Brahim Ould Sidatt, Secrétaire général du Maa. Sur le terrain, les combattants qui avaient déjà reçu leur ration de pré-cantonnement s’impatientent désormais du retard qui s’accumule depuis mars. Le marché de DDR atteint quatre milliards de Fcfa.