Cette introduction en bourse apporte des ressources à la Bank of Africa Mali et lui permet d’accorder plus de crédits aux entreprises maliennes
Le 17 décembre passé, la Bank of Africa Mali (BOA Mali) ouvrait son capital au public par une offre publique de vente de 400 000 nouvelles actions au profit des investisseurs des huit pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) en vue de son introduction à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) Dépositaire central/Banque règlement (DC/DR). La bourse est un marché destiné au financement des entreprises. Conduite par la Société de gestion et d’intermédiation (SGI) BOA capital Securities (basée à Abidjan), l’intermédiaire financier enregistrait après seulement 8 heures de souscription une demande sept fois supérieure à l’offre de 400 000 actions souhaitées pour sa cotation en bourse.
Ce long processus d’introduction a connu hier son épilogue par l’organisation à l’Azalai hôtel Salam de la cérémonie de première cotation de la BOA Mali en bourse. La cérémonie commémorative était présidée par le conseiller technique chargé du secteur financier, Bréhima Amadou Haïdara. C’était en présence du député Soumaïla Cissé, des directeurs généraux de Bank of africa Mali, Bouchaib Fachar, de la BRVM/ DC-DR, le Dr. Edoh Kossi Amenounve, de BOA capital securities, Omo-Délé Egue, et de l’ambassadeur du royaume du Maroc au Mali, Hassan Naciri.
Cette introduction en bourse fait de la BOA Mali la première entreprise malienne cotée en bourse. En s’orientant ainsi vers le marché boursier, la BOA Mali mise sur le renforcement de ses moyens financiers pour poursuivre son développement ; l’amélioration et la consolidation des ratios prudentiels édictés dans la réglementation bancaire ; la liquidité des titres dès l’introduction en bourse ; une meilleure valorisation de la société et de ses actions et l’amélioration de la notoriété de la banque.
Des objectifs atteignables au regard des tous premiers résultats de cette première cotation proclamés par le directeur général de BOA Mali, Bouchaib Fachar. A l’attention des actionnaires désireux de consulter les cours de l’action au quotidien, le numéro 2 de la BOA Mali a expliqué que le Symbole de la banque en bourse est BOAM et le titre est : BOA Mali. Il note que les premiers résultats publiés à 9h45 ont affiché un volume d’échange de 330. Quant au cours de l’action, il s’est élevé à 24 185 Fcfa, soit une variation de +7,50%. « Le montant échangé a été estimé à 7 981 050 Fcfa pour une capitalisation boursière de 49,82 milliards de Fcfa », a précisé le directeur général.
Répondant aux questions des confrères lors de la conférence de presse animée juste après ces présentations, le directeur général de BOA capital securities a expliqué que l’admission en bourse est volontaire. Elle exige de l’entreprise, a-t-il insisté, une très grande transparence dans la gestion et la gouvernance. A titre d’exemple, une entreprise cotée en bourse à l’obligation de produire une publication trimestrielle sur ses activités, sa situation financière… De l’avis de Omo-Délé Egue, cette rigueur dans la gestion renforce la crédibilité de l’entreprise aux yeux des investisseurs et de la clientèle. Il a précisé que toute personne désireuse d’acheter une action en bourse doit s’adresser à une SGI de son choix.
Le Dr. Edoh Kossi Amenounve a, lui, estimé que l’admission en bourse est toujours avantageuse pour une entreprise, ses actionnaires et l’économie nationale en général. Par cette admission, constate-t-il, la BOA vient d’augmenter sa capacité à mieux financer les entreprises maliennes, donc l’économie nationale. A titre d’exemple, elle pourra, à n’importe quel moment, mobiliser des ressources financières auprès des épargnants locaux et internationaux. En guise d’invite aux entreprises nationales à explorer cette opportunité de financement, le directeur général de la BRVM a lancé : « L’économie nationale se porte mieux si les sociétés ou entreprises sont cotées en bourses ».
Le conseiller technique Bréhima Amadou Haïdara a, lui aussi, invité les autres entreprises à suivre la voie empruntée par la BOA Mali. « Nous ne pourrions amorcer un véritable décollage économique sans un marché financier dynamique », a-t-il indiqué. Au nom du ministre de l’Économie et des Finances qu’il représentait, il a réitéré l’accompagnement du département à toutes les entreprises qui souhaitent entrer en bourse.
Rappelons que cette première cotation en bourse d’une entreprise malienne survient un mois environ après l’émission par notre pays de son premier emprunt obligataire sur le marché financier.
C. M. TRAORE