Disqualifié mardi de la Ligue des champions pour avoir aligné un joueur inéligible, Vita Club pointe du doigt la responsabilité de la Fédération congolaise (Fecofa) qui ne l’avait pas prévenu de la situation du joueur. Les Dauphins Noirs accusent aussi l’ancien club du joueur, le Stade Malien, d’avoir cherché à les faire chanter.
Les supporters de l’AS Vita Club ne sont malheureusement pas près d’oublier la journée de mardi. Alors qu’ils attendaient impatiemment le tirage au sort des groupes de la Ligue des champions pour connaître l’identité de leurs adversaires, les fans des Dauphins Noirs ont déchanté quelques heures avant le tirage en apprenant que leurs favoris ne prendront tout simplement pas part à cette phase de la compétition ! La CAF a en effet annoncé qu’elle disqualifiait le champion de RD Congo pour avoir aligné Idrissa Traoré lors du tour préliminaire contre Mafunzo alors que le milieu de terrain devait encore purger trois matchs de suspension. Une bourde dont la Fédération congolaise (Fecofa) est en partie responsable d’après le club de Kinshasa.
“Quand nous regardons les faits qui nous sont reprochés, c’est la faute de notre Fédération nationale, la FECOCA, car elle a été informée par la CAF depuis le mois de janvier de la liste des joueurs qui avaient des sanctions“, accuse le secrétaire général de l’AS V. Club, Patrick Banishayi, sur les ondes de Radio Okapi. “On n’a pas compris pourquoi notre Fédération n’a jamais informé les quatre clubs congolais qui participaient aux compétitions interclubs de cette liste“, s’étonne-t-il.
Recrutement en stand-by…
Outre la Fecofa, Vita Club pointe aussi du doigt le comportement présumé d’un autre acteur-clé du dossier, le Stade Malien, qui est à l’origine de la requête déposée auprès de la CAF dans cette affaire. Ancien employeur d’Idrissa Traoré, qu’il venait juste de vendre à la formation de Florent Ibenge, le club de Bamako est tout simplement accusé d’avoir cherché à faire du chantage ! “L’équipe malienne nous a dénoncé bien après le match et nous a dit, ‘le joueur était suspendu, si vous voulez que nous fermons notre bouche, il faut que vous nous payez’, et ils ont exigé une somme exorbitante. Nous, on ne pouvait pas céder à ce chantage (…), on ne pouvait pas prendre ce risque de remettre à ce club beaucoup d’argent alors qu’il ne nous donnait aucune garantie en ce qui concerne le silence“, a expliqué Banishayi, suspendu à titre conservatoire par la Fecofa après ces propos jugés “diffamatoires” !
En attendant la réponse du Stade Malien à ces lourdes accusations, le président du comité de coordination de Vita Club, Gabriel Amisi, a lancé un appel au calme. “Ce n’est pas le moment de se jeter la responsabilité de cette bourde. Nous devons tous s’assumer puisque ça ne sert à rien de se jeter des éponges car cela ne résoudra pas le problème. Ce sont des erreurs administratives“, a clamé le dirigeant. Dans le même temps, Vita Club fait déjà les frais de sa disqualification puisque les recrutements en cours sont à l’arrêt, notamment celui du prometteur attaquant du FC Kigali, Ernest Sugira, révélé avec le Rwanda durant le CHAN 2016. Florent Ibenge et sa troupe risquent de regretter ces bourdes encore longtemps…
Par Romain Lantheaume