La militante altermondialiste malienne Aminata Traoré a décidé de “s’inviter dans le débat” autour du rôle des Nations unies, en présentant une candidature de témoignage au poste de secrétaire général de l’ONU, a-t-elle annoncé mercredi à Paris à l’AFP.
“Il paraît qu’ils recherchent une femme pour remplacer Ban Ki-moon… Je m’invite dans le débat”, a lancé l’ancienne ministre malienne de la Culture et du Tourisme (1997-2000), lors d’une “Conférence mondiale pour la Paix et le Progrès” organisée par le Parti communiste français.
“Il nous faut une autre organisation des Nations unies”, a précisé Mme Traoré dans un entretien à l’AFP. “La diplomatie telle qu’elle devrait fonctionner ne marche plus”.
La militante malienne de 69 ans plaide “pour un ordre mondial autre qu’inégalitaire et guerrier”. “Une ONU plus autonome et non instrumentalisée par les grandes puissances, par le truchement du conseil de sécurité peut faire la différence”.
“Je voudrais que ce Conseil de sécurité soit moins militariste “, a ajouté l’ancienne ministre qui regrette notamment l’enlisement des combats dans son pays depuis plus de trois ans.
A la suite d’une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 au Mali, les groupes jihadistes liés à Al-Qaïda qui contrôlaient le nord de ce vaste pays sahélien ont été en grande partie chassés. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
“Les conflits sont là mais est-ce que les réponses doivent être exclusivement militaires, sécuritaires ?”, a interrogé Mme Traoré, pour qui “on passe par des guerres même quand il y a des conflits qui peuvent être gérés autrement”.
Une dizaine de personnalités se sont portées candidates à la succession en janvier 2017 de Ban Ki-moon, dont la directrice bulgare de l’Unesco, Irina Bokova, et l’ancien Haut-commissaire aux réfugiés, le Portugais Antonio Guterres, qui ont pour l’instant la faveur des pronostics.
Avec AFP