Le nord du Mali bascule à nouveau dans la violence. Les attaques, les embuscades et les explosions de mines se succèdent à un rythme quasi quotidien. Le nombre de victimes ? Des dizaines de morts et de blessés, en une semaine, dans les rangs des forces armées et de sécurité maliennes et de la Minusma.
Jusqu’où ira ce cycle infernal de violence ? Comment arrêter cette folie meurtrière contre les forces maliennes et étrangères ? Que faire afin de protéger les populations civiles, victimes innocentes de cette barbarie ? Qui sont les auteurs de ces attaques ? Autant de questions que l’opinion ne cesse de se poser dans ce climat de terreur qui se déplace progressivement du nord vers le centre et le sud du pays.
Face à cette situation, l’inquiétude gagne les populations maliennes. Au-delà, le sentiment dominant au sein de l’opinion nationale, c’est une révolte contenue sur fond d’interrogations. L’opinion a, en effet, du mal à comprendre que le septentrion soit devenu aujourd’hui un «territoire conquis » par les terroristes et leurs complices, malgré la présence de milliers de soldats maliens et onusiens qui ont pour mission de sécuriser le Mali. Au lieu de cela, c’est le chaos qui s’installe.
Il est de plus en plus établi que les attaques et autres embuscades sont méthodiquement préparées et exécutées par des gens très bien renseignés et qui connaissent parfaitement le terrain. Aussi, il ne fait l’ombre d’aucun doute : une longue chaine de complicité s’est nouée entre les terroristes, les groupes armés, les djihadistes et des gens infiltrés dans les villes et autres localités du nord. Ainsi, les Fama et les forces onusiennes ont souvent en face d’elles des ennemis invisibles qui peuvent frapper n’importe où. Ce qui rend souvent vulnérables les soldats (maliens et étrangers) et leurs dispositifs de défense. Autre question : les Fama et la Minusma sont-elles impuissantes face aux assauts des terroristes ?
Il est temps que la communauté internationale, la Minusma et les forces françaises, ouvrent enfin les yeux sur certains jeux troubles auxquels se livrent les groupes armés de la CMA. En effet, ces mouvements dans un jeu sordide sont en réalité en complicité étroite avec Iyad Ag Ghaly, l’instigateur de tout ce qui se passe au nord. Il est à la fois le mentor du Hcua (affilié à la CMA), le parrain d’Amadou Kouffa (qui opère à Mopti et Ségou) et le partenaire d’Aqmi. En clair, la situation actuelle au nord du Mali résulte d’une action combinée entre le trio : CMA-Aqmi-Iyad.
Par ailleurs, il y a lieu de se poser des questions sur l’attitude de certains partenaires du Mali, qui visiblement ne semblent guère disposer à voir notre pays retrouver le chemin de la paix et qu’il soit définitivement débarrassé de cette horde de terroristes qui écument le nord. Autre problème ? Enfin, l’on ne peut s’empêcher de douter de l’efficacité de la médiation du voisin algérien. Ce pays, contrairement à ce qu’il laisse apparaitre, est en réalité un pompier pyromane qui n’est pas étranger à beaucoup de choses qui se passent entre Kidal, Gao et Tombouctou.
La rédaction