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Mali: frappes aériennes intenses près de Kidal, au lendemain de la visite de Hollande
Publié le dimanche 3 fevrier 2013  |  AFP


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© Autre presse par EMA
Les forces maliennes (FAMA) appuyées par les soldats français de l’opération Serval
Le 21 janvier 2013, les forces maliennes (FAMA) appuyées par les soldats français de l’opération Serval ont repris aux terroristes les villes de Diabaly et de Duentza. Cette conquête permet désormais, en complément du dispositif en place aux alentours des villes de Mopti et de Sévaré depuis le 19 janvier 2012, de couvrir l’accès vers la capitale malienne et d’empêcher les groupes terroristes de menacer le Sud du Mali.


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TOMBOUCTOU (Mali) - L`armée française a procédé à des frappes aériennes intenses dimanche dans la région de Kidal, dernier fief des groupes islamistes armés dans l`extrême nord-est du Mali, près de la frontière algérienne, au lendemain de la visite triomphale du président François Hollande.

C`est autour de Kidal, dans le massif des Ifoghas, que seraient détenus les sept otages français au Sahel, selon Paris. Evoquant leur sort samedi, François Hollande a jugé que "les ravisseurs doivent comprendre que le moment est venu de libérer les otages", ajoutant que les forces françaises au Mali en étaient désormais "tout près".

La zone de Tessalit, à 200 km au nord de Kidal, près de l`Algérie, a été la cible dans la nuit de samedi à dimanche "d`importantes frappes aériennes", selon le porte-parole de l`armée française, le colonel Thierry Burkhard.

Il a précisé que ces bombardements visaient "des dépôts logistiques et des centres d`entraînement" des groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda, un peu plus de trois semaines après le début de l`intervention militaire française.

C`est aussi dans cette vaste zone de montagnes et de grottes autour de Kidal que, selon des experts et des sources de sécurité régionales, une bonne partie des chefs et des combattants des groupes islamistes se sont réfugiés.

Parmi eux, se trouveraient l`Algérien Abou Zeïd, un des émirs les plus radicaux d`Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Iyad Ag Ghaly, chef d`Ansar Dine (Défenseurs de l`islam), un ex-rebelle touareg malien des années 1990, originaire de Kidal qui connaît parfaitement la région.

Les rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l`Azawad (MNLA) ont d`ailleurs affirmé samedi avoir eu vendredi "un accrochage" avec une unité d`islamistes dans la région de Tessalit, qui s`est conclu par "l`arrestation de plusieurs jihadistes".

A Alger, le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci a estimé dimanche qu`en dépit du recul des islamistes, "les Maliens et ceux qui les aident" font encore face à des "problèmes" pour "rétablir la stabilité et la sécurité", sans réagir aux bombardements français dans la région de Kidal.

L`Algérie, qui partage près de 1.400 km de frontières terrestres avec le Mali, a toujours milité en faveur d`une solution politique pour régler le conflit dans ce pays, mais elle a autorisé le survol de son territoire par les avions militaires français engagés au Mali.

Samedi, le chef de l`Etat français - "Papa François Hollande", comme l`ont surnommé les habitants de Tombouctou, "frère de tous les Maliens", selon le président par intérim Dioncounda Traoré - a promis aux Maliens que la France n`avait pas encore "terminé sa mission" face aux "terroristes" et assuré que les soldats français seraient au côté des militaires maliens pour, "plus au Nord, finir cette opération".

A Kidal, on ne veut "pas de guerre"

Cependant, si les deux principales villes du nord du Mali, Gao et Tombouctou, ont été reprises, quasiment sans combats, aux groupes islamistes armés qui occupaient ces régions depuis des mois, la situation est plus complexe "plus au Nord", autour de Kidal.

Kidal, à 1.500 km de Bamako, a longtemps été le bastion d`Ansar Dine, un des groupes armés qui a multiplié les exactions dans le Nord malien.

Mais, avant même l`arrivée dans la nuit du 29 au 30 janvier de soldats français qui ont pris le contrôle de l`aéroport de la ville, elle était passée sous le contrôle du Mouvement islamique de l`Azawad (MIA, groupe dissident d`Ansar Dine) et du Mouvement national pour la libération de l`Azawad (MNLA, rébellion touareg).

Ces deux groupes ont assuré la France de leur soutien, mais ils ont exigé qu`aucun soldat malien, ni ouest-africain, ne soit déployé à Kidal, craignant notamment des exactions visant les communautés arabe et touareg.

De telles exactions visant ces ethnies, assimilées aux groupes islamistes armés, ont été rapportées dans le centre et le nord du Mali par plusieurs ONG, dont Amnesty International. Samedi, François Hollande et Dioncounda Traoré ont
prôné ensemble une conduite "exemplaire" de la part de leurs soldats.

Le responsable d`Amnesty International au Mali, Saloum Traoré, affirme avoir été victime, dans la nuit de samedi à dimanche, d`une tentative d`agression à son domicile à Bamako, à laquelle il a échappé en prenant la fuite chez un voisin.

"J`ai lié cette tentative à la conférence de presse vendredi au cours de laquelle nous avons parlé d`exactions de la part de toutes les parties en conflit", a-t-il déclaré à l`AFP.

De nouveaux renforts français sont arrivés samedi à Kidal par avion, selon des habitants. Et un contingent tchadien (pays non membre de l`Afrique de l`Ouest), qui compte environ 150 soldats selon des témoins, a commencé à se déployer en ville.

Selon plusieurs témoignages d`habitants, militaires français et tchadiens ont patrouillé pour la première fois samedi dans les rues de Kidal. Des Tchadiens ont même été aperçus sur le marché de la ville, en train de faire des courses.

Sur place, la population semble réservée: "On ne sait pas ce qui va se passer. Nous ne voulons pas de guerre ici", résume un ancien fonctionnaire de la mairie de Kidal, joint par téléphone.

Le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) a rapporté mardi que des centaines de personnes avaient fui Kidal pour se rapprocher de l`Algérie, en dépit du fait que la frontière soit officiellement fermée.

bur-thm/cs/sba



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