Le Tchad, la Gambie et le Mali sont dans le trio de tête des grands pays consommateurs d’alcool pur dans le monde. C’est ce qui ressort d’une étude menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rendue publique le 28 mai dernier.
L’étude ne s’est intéressé qu’à la population des buveurs d’alcool. Et la palme d’or revient aux buveurs tchadiens qui, avec 34 litres pur par an, arrivent en tête, devançant les Gambiens (30 litres) et les Maliens (29 litres). Loin des préjugés, les buveurs russes et leur célèbre Vodka se contentent de 22 litres d’alcool pur par an. Les Français, quant à eux, font figure de petit poucet avec seulement 13 litres par an. Cependant, précise l’étude, une large part de la population tchadienne ou malienne ne consomme pas d’alcool pour des raisons religieuses ou simplement de santé. Pourtant, lorsqu’ils boivent ils privilégient la bière. Avec ces chiffres, le continent africain détrône de loin les pays d’Europe et d’Asie.
Les pays européens qui consomment le plus sont bien évidemment la Russie, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et les Étas de l’Est avec plus de 12,5 litres d’alcool pur par an et par personne. Soit l’équivalent de 500 pintes de bière à 5%. L’OMS note que la consommation est stable depuis le début des années 1990 dans les pays riches. Mais qu’elle augmente fortement dans les pays en développement, en Asie et en Afrique. Elle s’inquiète également de l’augmentation chez les jeunes en général. Sur 82 pays ayant accepté de répondre, 80% auraient noté une telle évolution. Ceux qui consomment le moins sont des pays où l’alcool est le plus souvent interdit : le Moyen-Orient, le Maghreb, et globalement l’Afrique, même si l’OMS note qu’une bonne partie de la production n’est pas contrôlée par les gouvernements.
L’alcoolisme est un facteur clé dans plus de 200 maladies et traumatismes. Il est également à l’origine de la propagation des maladies infectieuses comme la tuberculose et le VIH/Sida. Selon Dr Ala Alwan, sous-directeur général de l’OMS pour les maladies non transmissibles et la santé mentale, «de nombreux pays reconnaissent les graves problèmes de santé publique provoqués par l’usage nocif de l’alcool et ont pris des mesures pour en prévenir les conséquences sanitaires et sociales et traiter les personnes qui en ont besoin. Mais il est clair qu’il faut faire beaucoup plus pour réduire le nombre de décès et les souffrances associées à l’usage nocif de l’alcool.»
Les experts de santé soulignent, en outre, que la consommation d’alcool chez la femme enceinte peut entraîner le syndrome d’alcoolisme fœtal ou des complications liées à la prématurité. En 2012, près de 3,3 millions de décès, soit 5,9% de la totalité des décès dans le monde, étaient attribuables à la consommation d’alcool. L’usage nocif de l’alcool peut également avoir des effets sur d’autres personnes, à savoir les membres de la famille, l’entourage, les collègues ou des étrangers. L’ivresse ne ménage pas l’environnement socio-économique.