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Gouvernement-Groupes Armés : l’accord de paix bloqué
Publié le samedi 4 juin 2016  |  studiotamani
La
© AFP par FAROUK BATICHE
La rébellion touareg du Mali a paraphé l`accord de paix d`Alger
Alger, le 14 Mai 2015, la rébellion a paraphé à Alger l`accord pour la paix au Mali du 1er mars.




La 9ème réunion du Comité de suivi de l’accord d’Alger, qui devait s’ouvrir aujourd’hui à Bamako, a été reportée une nouvelle fois. Le gouvernement et les groupes armés ne sont pas parvenus à un compromis autour du processus de mise en place des autorités intérimaires. Aucune date n’est pour le moment fixée. Mais la Plateforme et la CMA ont décidé de suspendre leur participation aux travaux des sous-comités prévus les 1er et 2 juin derniers et du comité de suivi.


La réunion d’Alger qui s’est achevée en début de semaine avait pour but de « lever les blocages» dans le processus. Au final elle n’a pas permis de faire bouger les lignes.
Dans un communiqué conjoint, la CMA et la Plateforme ont décidé de suspendre leur participation aux sous-comités. Du coup, la 9ème réunion du Comité de suivi de l’accord, prévue aujourd’hui et demain, a été reportée.

Les mouvements armés reprochent au gouvernement « son manque de volonté à trouver des solutions consensuelles à la mise en place des autorités intérimaires et pour la suite de la mise en œuvre de l’accord ». Ils exigent que ces autorités intérimaires soient « installées en priorité dans toutes les régions du Nord ».

Une position que récuse le gouvernement, pour qui les groupes armés font « une mauvaise interprétation » du texte de l’accord. Selon la partie gouvernementale, « la mise en place des autorités intérimaires concerne en premier lieu les communes où existent des dysfonctionnements dans les conseils communaux ».

Un an après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation, sa mise en œuvre fait face à des obstacles. Les attaques se multiplient contre les forces armées maliennes et les forces internationales. Cette semaine, le gouvernement a du repousser une nouvelle fois les échéances pour la tenue des élections communales et régionales.

L’opposition politique qui avait attaqué la loi de mise en œuvre des autorités intérimaires devant la Cour constitutionnelle, continue d’avoir des réserves . Selon elle, « ce n’est pas le texte en lui qui est mauvais, mais c’est son applicabilité qui pose problème ».
Alkaïdi Touré est député de l’opposition, élu à Diré. Il était l’invité de notre émission Grand Dialogue d’hier...
« Le problème de l’applicabilité de l’accord c’est ce qui se pose aujourd’hui. Les autorités intérimaires visent à remplacer les délégations spéciales. Or celles-ci concernent les communes qui ne fonctionnent pas dans la réalité. Mais personne ne sait ce qui se passe sur le terrain, parce qu’aujourd’hui le problème qui se pose c’est que tous nos villages sont divisés entre la CMA et la Plate-forme. On a fait comprendre que si vous n’êtes pas de la CMA ou de la Plateforme, vous ne pouvez pas participer à ces autorités intérimaires.

C’est là le problème. Quelque chose qui concerne l’État, qui concerne les citoyens, pourquoi la CMA et la Plate-forme ? C’est ça la difficulté. Je ne suis pas, par exemple, contre l’installation des autorités intérimaires à Kidal, parce que là-bas il n’y a pas d’autorité. Et là où il y a d’autres autorités qui fonctionnent, le besoin ne se pose pas. Il y a des mairies qui fonctionnent très bien dans le cercle de Diré, par exemple. Si vous dites que vous allez les remplacer par des représentant de la CMA et de la Plateforme tout simplement parce que vous avez fait un accord qui n’est pas bon et vous voulez que les gens l’acceptent, c’est difficile à passer. On ne l’acceptera pas. Nous allons continuer de le dénoncer, et ce que j’ai dit je le répète aujourd’hui, nous souhaitons que c’est eux qui aient raison ».
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