Quel genre de viande avons-nous dans nos assiettes ? Personne ne sait, ces temps-ci. Après la troublante affaire (révélée dans la capitale) des abattages clandestins d’ânes, nous voilà devant une autre affaire de viandes mystérieuses qui franchissent nos frontières et qui atterrissent sur le marché malien. En effet, le bureau secondaire de la douane de Kourémalé a intercepté (encore) à la frontière Mali-Guinée, le vendredi dernier, une fourgonnette transportant une importante quantité de chair de poulets emballés dans 49 cartons de 10 kg et 52 cartons de 25 kg (soit plus d’une tonne) de foie. Un joli coup de filet à l’actif du commandant Harouna Traoré et ses éléments. D’où proviennent ces viandes ? Et surtout de quelle nature sont-elles ? Mystère !
Le mercredi dernier, des kilos de foies et de viande de volailles avaient été saisis à Kourémalé. Deux jours après, le vendredi 3 juin à 18 heures 20mm, survient une autre saisie, portant elle aussi sur des centaines de kilos de foies (dont on ignore la nature) et une quantité de chair de poulet. Les abats étaient emballés dans des cartons et rangées dans une fourgonnette, en provenance de la Guinée. Quelques poissons avaient été placés juste à l’entrée du véhicule. Histoire de dissimuler les vraies « marchandises ». Peine perdue ! Car le commandant Harouna Traoré, le capitaine K. Cissé et le lieutenant Drissa Doumbia n’ont pas tardé à découvrir le pot aux roses. Et conformément l’arrêté interministériel 1535 du 5 juin 2015, qui interdit toute importante de viande bovine au Mali, la fourgonnette a été saisie et conduite à la direction régionale des services vétérinaires du district de Bamako. Là, nous découvrons la surprise. 49 cartons contenant chacun 10 kg de chair de poulets et 52 cartons contenant chacun 25 kg de foie, soit une tonne 300kg. Les poulets, selon ce qui est mentionné sur les emballages, viennent du Brésil. Et les foies viennent de l’Irlande et de la France. Vrai ou faux ? Personne ne sait. Seule certitude, c’est que ces produits interdits et prohibés étaient destinés au marché malien.
Au moment de la saisie, il n’y avait que le chauffeur et son apprenti à bord du véhicule. Cependant, les commanditaires de cette opération frauduleuse sont déjà identifiés. En effet, des investigations de la douane, il ressort que ce trafic de viande a été organisé par deux maliennes : la dame Mariam Traoré et sa fille Mariam Diakité. C’est cette dernière (M. Diakité) qui, depuis la Guinée Conakry où elle réside, aurait envoyé la cargaison à sa Maman, domiciliée à Lafiabougou (Commune IV). Si le coup avait réussi, ces foies et ces poulets allaient probablement finir dans nos assiettes. Et ce serait « bonjour les dégâts ». Pourquoi ? Primo : la vraie nature de ces foies n’est pas connu. Personne ne sait s’ils sont effectivement issus des bœufs, comme indiqué sur leurs emballages. Secundo : ces abats étaient transportées dans des conditions qui ne répondent à aucune réglementation en la matière.
C’est dire que le bureau des douanes de Kourémalé a mis échec à cette importation frauduleuse qui, de l’avis des vétérinaires, peut avoir des conséquences néfastes sur la santé des consommateurs. Les efforts des gabelous ont été vivement salués par la directrice régionale des services vétérinaires du district, Mme Djimdé Djénéba Doumbia. Elle a précisé que ces abats prohibés seront incinérés. Alors, vigilance !
I B Dembélé