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Formation en journalisme à Sup’Management : La nouvelle filière plante ses premiers jalons
Publié le lundi 6 juin 2016  |  L’Essor




A l’occasion du lancement de sa filière « journalisme reporter d’images » et de la Journée internationale de la presse célébrée le 3 mai, l’École supérieure de management de commerce et d’informatique, Sup’Management, a organisé jeudi dernier un atelier de formation et d’échange sur « Management et partenariat dans les entreprises de presse : la logique commerciale face à la ligne éditoriale » dans ses locaux à l’Hippodrome.
« Les contraintes et difficultés de la presse malienne », « l’arsenal juridique de répression des médias opposé aux droits de la communication », « la presse et la rentabilité économique », « le management d’une entreprise dans un pays en reconstruction : le patrimoine des acteurs opposé aux contingences économiques » et « la logique entrepreneuriale face à la logique rédactionnelle dans les entreprises de presse » sont les principaux thèmes de la session développés respectivement par le journaliste consultant, Baba Djourté, le juriste consultant, Aboubacar Sylla, le directeur général de l’agence de communication « Spirit Mc Cann », Sidi Dagnoko, et le Dr Aboudrahmane Coulibaly.

La modération des débats était assurée par l’ancien Directeur général de l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP), Souleymane Drabo.
La presse au Mali a constaté, le 1er conférencier, Baba Djourté, se caractérise de nos jours par un foisonnement de journaux et de radios, le développement de la télévision et de l’internet. Cela a été rendu possible depuis la démonopolisation du secteur avec l’avènement de la démocratie. Les journaux en français, en langues nationales et en ligne sont publics, privés, nationaux, régionaux, quotidiens ou hebdomadaires. Leur tirage est limité en raison de l’analphabétisme d’une partie importante de la population, du coût mais aussi d’un manque d’habitude de lecture. De nombreuses agences de communication ont également vu le jour.

Selon Baba Djourté, les contraintes et les difficultés de la presse malienne trouvent leurs origines aussi bien dans le cadre législatif que réglementaire. Elles sont imposées par les règles de l’éthique et de la déontologie de la profession. Le conférencier a ensuite rappelé que la presse malienne est gérée par l’article 7 de la Constitution qui stipule que « La liberté de la presse est reconnue et garantie ».

Elle s’exerce dans les conditions fixées par la loi, notamment la Loi N°-0046/AN-RM du 7 juillet 2000 portant régime de presse et délits de presse et l’article 1er de la Loi N°-2012-019 du 12 mars 2012 qui stipule que « la communication audiovisuelle est libre en République du Mali. Cette liberté s’exerce dans le respect des conditions fixées par la présente loi et les règlements subséquents ».

Donc au Mali, sont considérés comme organes médiatiques, au sens de la loi, les organes de presse écrite, de la radiodiffusion, de télévision et les agences de presse diffusant régulièrement des informations générales ou spécialisées. Les organes médiatiques, ajoute le journaliste consultant, doivent faire l’objet d’une déclaration de parution ou d’une autorisation légale d’existence et remplir les conditions fixées par la législation en vigueur.
Selon les mêmes textes, le journaliste est celui qui est titulaire d’un diplôme de journalisme ou d’un diplôme d’études supérieures avec une année d’expérience professionnelle. Il a pour activité principale rétribuée la collecte, le traitement et la diffusion d’informations et de nouvelles dans le cadre d’un organe médiatique public ou privé, écrit ou audiovisuel ».

Baba Djourté a cité une étude menée en 1999 à la demande du ministère de la Communication qui avait établi que 67% des agents de presse écrite ont fait des études supérieures dont 100% de correcteurs et 91% de journalistes. Venaient ensuite les secrétaires de rédaction (85%), les gestionnaires (58%), les metteurs en page (47%), les chargés de relations publiques (44%), les documentalistes (25%) et les agents commerciaux (7%).
Se penchant sur la Loi N°00-046 du 7 juillet 2000 portant régime de la presse, le second conférencier, Aboubacar Sylla, a rappelé que la diffamation, l’atteinte aux bonnes moeurs et le non-respect de la présomption d’innocence étaient des délits de presse.
Le manque de formation, de professionnalisme et l’ignorance des textes régissant la presse par les journalistes sont les causes du taux élevé de diffamation, a constaté le juriste. C’est l’application de la loi et de la Convention collective qui permettront le bon exercice du métier de journalisme dans notre pays, pense le Pr Aboubacar Sylla.

La presse, a souligné le directeur général de « Spirit Mc Cann », est devenue incontournable dans la société et a un impact direct sur les opinions, car elle en est la source. « La presse est une institution, un moyen impersonnel permettant une diffusion large et collective d’informations ou d’opinions », note-t-il.

Précisant que la rentabilité d’une société se mesure à sa capacité à générer de la valeur ajoutée dans son activité, Sidi Dagnoko a indiqué que la vente des supports à la criée ou par abonnement, les subventions publiques ou privées, la publicité sont les sources de rentabilité de la presse.
Plus de 300 licences de journaux ont été délivrées à des journaux privés. Seule une cinquantaine (quotidiens et hebdomadaires) paraît, plus ou moins régulièrement. Plus de 750 licences ont été attribuées aux radios. 435 sont opérationnelles. Il existe 2 télévisions publiques (ORTM et TM2), une télévision privée (Africable) et 6 nouvelles chaines en phase de test.

Les télecoms, les banques et assurances, les agro-industries, les fournisseurs d’images, les institutions, les pétroliers et les équipements de maison sont les annonceurs de la presse.

Révélant que le marché de la publicité pèse 20 milliards de Fcfa par an dans notre pays, le patron de « Spirit Mc Cann » a estimé que le déficit de régulation et l’inadéquation entre le nombre de médias et les investissements publicitaires constituaient des freins à la rentabilité.
Par contre, la constitution de grands groupes de presse, l’investissement dans les ressources humaines avec des spécialisations sectorielles et la qualité du management des patrons de presse sont les challenges de la presse, a conclu Sidi Dagnoko.
Les questions des journalistes et des étudiants ont porté sur l’exercice du journalisme sous les régimes dictatoriaux et démocratiques, la censure, l’autocensure, le risque de disparition des journaux dans leur version papier au profit de la presse en ligne, les relations entre les organes de presse et les agences de communication

L’École Sup’Management est membre du Réseau université intercontinentale libre (UICL) créé en 1992 et installé dans 31 pays a travers le monde. Présente dans notre pays depuis 2001, l’École supérieure de management de commerce et d’informatique est une structure du réseau d’écoles internationales de management, d’ingénierie et de tourisme. Elle a pour vocation de former des cadres managers et des dirigeants d’entreprise.
Avec environ 600 étudiants dont 45% encadrés par une centaine d’enseignants, Sup’Management a 3 cycles de formation (technique, professionnalisé et supérieur). Avec une durée de 2 ans, le cycle technique est sanctionné par le diplôme universitaire de technologie (DUT). Le cycle professionnalisé est lui bouclé par une Licence après une formation de 3 ans. Quant au cycle supérieur, il est sanctionné par un Master 2.
Outre le Mali, l’Espagne, le Maroc, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, le Sénégal, les Comores, la RD Congo, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Guinée-Conakry, Djibouti, la Tunisie sont membres du Réseau UICL.

Le Niger, le Burkina-Faso, le Tchad, la Centrafrique, le Gabon, le Cameroun, le Congo, le Bénin, le Togo, la Belgique, les États-Unis, le Chili, le Pérou, l’Argentine, l’Équateur, la Colombie, le Panama et le Venezuela aussi.

Le Réseau compte plus des étudiants de 23 nationalités encadrés par près de 800 enseignants et intervenants permanents et praticiens d’entreprises.
S. Y WAGUE
Source: Essor
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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