Annoncé comme agonisant à cause de sa longue absence sur la scène publique, l’ancien ministre Bakary Konimba Traoré a donné signe de vie, la semaine. Et pas sur n’importe quelle tribune. Il a choisi notamment de rehausser de sa présence inattendue l’éclat du renouvellement du bureau de l’Association Adema, un creuset de convergence de pionniers et sentinelles encore vivants des libertés et de la démocratie au Mali. L’arrivée de Bakary Pionnier, un militant éloigné de ses anciens camarades par les clivages politiques, a naturellement émerveillé et ému ses anciens compagnons de lutte jadis habitués à son talent d’orateur ainsi qu’à ses ardeurs de militants engagés.
Son apparition était d’autant plus émouvante que l’ancien secrétaire politique du Rpm, affaibli par la maladie, a rejoint ses camarades de l’association Adema sur une chaise roulante. Ce qui ne l’a pas empêché de s’illustrer par le même talent de tribun et de harangueur de foule. L’illustre hôte du jour a en substance plaidé pour la libre circulation en insistant notamment sur le fait que cela ne saurait être considéré dans le Mali aujourd’hui comme une hostilité à quiconque. Un avis partagé par Mme Keïta Rokiatou N’Diaye, vice-président retraitée du Rpm, qui a abondé dans le même sens, avant quela président sortant de l’association, Mme Sy Kadiatou Sow ne crève l’abcès par une allusion à l’inaccessibilité du président de la République.
Reconduite à son poste à l’issue de l’assemblée, Mme Sy dirige désormais un bureau élargi à 27 membres au lieu de 15 où la vielle garde, constituée de figures historiques comme Ali N. Diallo entre autres, assure les vice-présidences. Le secrétariat général est revenu au duo Tiémoko Maïga – Chirfi Moulaye Haïdara respectivement de l’Urd et de Adéma-PASJ. Le nouveau bureau fait par ailleurs place aux représentants d’autres partis politiques issus du Mouvement démocratique, dont les leaders ont choisi de prendre part à l’assemblée générale. On dénombre entre autres le président des FARE, Modibo Sidibé, et celui de l’APR, Oumar Ibtrahim Touré, un fondateur de l’Adema.
Tous s’accordent à reconnaitre le besoin d’un cadre d’expression dissociable des intérêts politiques dans le contexte que travers le pays. Le même besoin est ressenti par de nombreux militants de la démocratie et des libertés qui ont effectué le déplacement de différentes régions du pays pour réclamer une décentralisation de l’association Adema à leurs contrées respectives.
La Rédaction