Il ne fait plus l’ombre d’un doute qu’une situation conflictuelle oppose deux pouvoirs au Mali : celui de l’Etat et celui de la puissance religieuse. Les deux ne se disputent pas seulement l’influence et la notoriété dans l’opinion mais aussi les instruments et moyens qui permettent de les entretenir, telle la prestance protocolaire, entre autres. Il arrive même, par moment, que les deux pouvoirs se retrouvent nez-à-nez pour mesurer leurs influences respectives. C’est arrivé il y quelques jours aux obsèques de l’Imam de Dravéla, Tall. A peine IBK s’en est-il allé de la cérémonie funèbre que le chef d’Ancar Dine a pointé le nez avec une imposante procession composée de plusieurs véhicules et toute une armada d’éléments de sa garde rapprochée, qui couraient dans tous les sens au point de donner une allure régalienne au passage du célèbre prêcheur. Comme si IBK n’était plus celui qu’il passait pour être naguère encore : le chef auquel on peut tout disputer sauf le pouvoir. Quoi qu’il en soit, l’Etat doit arrêter de permettre que certains de ses attributs soient usurpés par des personnages qui ne l’incarnent pas.
La Rédaction