Zlatan Ibrahimovic n’en a pas tout à fait fini avec ses adieux à la France. Après son dernier match avec le Paris-Saint-Germain en finale de la Coupe, le géant suédois s’apprête à retrouver le Stade de France en sélection pour son entrée dans l’Euro. Ce sera lundi 13 juin face à l’Irlande. En attendant, pendant que ses partenaires se préparent à Saint-Nazaire, la star au catogan lance mardi 7 juin à Paris sa marque de vêtements de sport, qui s’appelle forcément « A-Z ». Une-deux avec Zlatan. Extraits.
Lire l’entretien dans son intégralité : Zlatan Ibrahimovic : « Je peux rendre populaire Hollande, si je veux »
L’argent ?
O.K., on va parler d’argent. Je pense que l’argent rend les choses plus faciles bien qu’il ne rende pas plus heureux. C’est ainsi que les gens devraient penser.
En 2015, votre salaire était de 20 millions d’euros.
Seulement ?
Approximativement…
Les six premiers mois…
C’est beaucoup.
C’est quoi « beaucoup » ? Je ne sais pas ce que c’est « beaucoup ». Pour moi, on achète des joueurs sur le marché qui ne devraient même pas s’y trouver. Mais c’est le marché qui décide des prix et non la passion ou les médias. Et si c’est « beaucoup » ou pas, ce n’est pas mon problème. Mon souci, c’est de voir ce que dit le marché. Le marché dit : « Ça, c’est votre prix. Voici ce que dit le marché. » Si un autre joueur gagne tant, et que moi je suis dix fois meilleur que lui, combien ça fait ? Dix fois plus.
Comprenez-vous que les millions qui circulent dans le football puissent choquer, surtout en période de crise économique ?
Savez-vous combien d’impôts je paye ?
Non, mais vous allez nous le dire…
Quel genre de président est François Hollande ? J’aide ce pays plus qu’il ne l’aide.
La taxe à 75 % n’est plus à l’ordre du jour…
O.K. En êtes-vous sûr ? Car moi, je continue à la payer. Je peux vous le dire car je déclare moi-même mes impôts. Je paie mes taxes. J’aide beaucoup ce pays.
Vous êtes arrivé en France l’année de son élection. Vous êtes très populaire et François Hollande est très impopulaire. Comment expliquez-vous qu’un président puisse devenir aussi impopulaire ?
Je pense que soit vous êtes populaire, soit vous ne l’êtes pas. L’important est d’être soi-même et moi je suis moi-même. Mais je ne peux pas parler pour lui puisque je ne le connais pas. Mais je peux le rendre populaire si je veux. Mais je ne sais pas si j’en ai envie.
Vous ne vous sentez pas concerné par ce qui se passe en France ?
Ce n’est pas mon domaine. Moi ce que je fais, c’est rendre les enfants heureux et jouer au football. Mais pas la politique. Je ne peux pas parler de politique car je ne connais rien à la politique.
Vous êtes plutôt de gauche ou de droite ?
Je me considère de partout. Car je suis l’homme du peuple.
Comment avez-vous réagi aux attaques terroristes du 13 novembre ?
J’étais très triste. C’était très sombre dans mon esprit. Ce qui s’est passé n’aurait jamais dû se passer. Et pas seulement à Paris, mais nulle part dans le monde. Pour moi, la vie c’est « peace and love ». J’aime tout le monde quel que soit l’endroit d’où tu viens. Je joue au foot, et moi, le foot, je le vois comme une religion. Tout le monde est le bienvenu, quelles que soient ses origines, ses croyances. Le football, c’est le plus grand sport au monde. Il connecte les gens. Je suis chanceux et heureux de jouer au football et de faire partie de ça, de pouvoir faire la différence et contribuer à changer quelque chose.
Parlez-nous de la France...
Ibra est venu et il a pris le pouvoir en France.
Mais encore ?
Non, je pense que c’est suffisant.
Les Français ont été choqués quand vous avez parlé de « pays de merde » après un match à Bordeaux, en mars 2015.
Mais c’était à propos du football. Cela n’avait rien à voir avec le pays. Le foot et le pays, ce sont deux mondes séparés. J’ai fait une erreur puisque j’ai dit quelque chose qui concernait le football et pas le pays. Vous ne pouvez pas juger quelque chose que vous ne connaissez pas. Vous ne pouvez pas ne pas aimer un pays où vous êtes depuis quatre ans. Si vous ne l’aimez pas, vous partez. Je suis resté car la France me plaît, donc cela n’a rien à voir avec le pays. Le football, après, c’est différent.
Quelle place occupe le PSG parmi tous les clubs où vous avez évolué ?
Si je compare avec les clubs où je suis passé, Milan, historiquement, était le plus grand. Il est connu dans le monde entier. Milan, c’était quelque chose d’incroyable. Dans tous les aspects. Tous les joueurs étaient internationaux, élégants… C’était vraiment génial. Vous pouviez voir la puissance et sentir la dimension du club. Paris est en train de grossir mais n’en est pas encore là.
Que manque-t-il au PSG pour remporter la Ligue des champions ?
Je ne pense pas que ce soit une question de ce qui manque ou pas. Le temps viendra où le PSG gagnera la Ligue des champions. Ce n’est pas comme s’il suffisait de claquer des doigts en disant : « Cette année, je vais la gagner. » Le projet n’a démarré qu’il y a quatre ans [cinq, en fait] et, en quatre ans, le PSG a fait des choses énormes, magiques. Et dans un laps de temps aussi court, ce n’est pas normal. D’habitude, ça prend davantage de temps pour obtenir des résultats. C’est comme pour la marque, on a commencé il y a un an, un an et demi. Normalement, cela nécessite plus de temps pour développer les produits et pourtant on est là et nous sommes prêts.
Et le Qatar dans tout ça ?
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