L’article du journal Sénégalais « L’Observateur » qui a accusé notre compatriote Soumaïla Cissé de détournement de 27 milliards de francs CFA à la Commission de l’UEMOA est loin de connaître son épilogue. Au cours d’une conférence de presse à élan de procès, l’intéressé dit être décidé à laver l’affront. Pour le chef de file de l’opposition malienne, il est inadmissible d’accepter ces genres de propos qui visent à ternir son image d’homme d’Etat.
C’est un Soumaïla Cissé requinqué, déterminé qui a rencontré à la Maison de la Presse de Bamako la presse nationale et internationale venues l’écouter sur cette affaire de détournement de 27 milliards de nos francs pendant qu’il présidait aux destinées de cette institution sous régionale. En rencontrant les hommes de médias, le chef de file de l’opposition malienne a voulu prendre à témoin l’opinion nationale et internationale sur ces accusations qu’il qualifie de grotesques.
Dans sa déclaration liminaire Soumaïla Cissé a laissé entendre qu’un homme politique peut s’attendre à toutes sortes de critiques mais pas ce genre de critiques qui porte atteinte à la personne de l’homme.
« Je ne me reproche rien dans ma gestion à la Commission de l’UEMOA, car elle s’est faite dans la transparence totale. Tous les documents y afférents sont disponibles et toute personne désireuse de connaître ma gestion peut se rendre à l’institution afin d’y effectuer des contrôles sur ma gestion », a dit en substance l’intéressé.
Parlant du journal sénégalais qui l’accuse d’avoir des fonds destinés à la réalisation des Programmes Hydrauliques Villageois (PHV), il a indiqué le montant alloué au Sénégal était de 2,7 milliards de francs CFA et non 27 milliards tel que annoncé dans le journal. Le hic, selon le mis en cause, est d’affirmer que Soumaïla Cissé aurait assisté impuissant au blocage de ces fonds estimés à 27 milliards de F CFA, provenant d’un appui de l’Agence Française de Développement (AFD).
Ce gel aurait été initié par la France pour empêcher le transfert par M. Cissé des 27 milliards de F CFA de la BCEAO à ECOBANK. Cette situation intervient, selon notre confrère sénégalais, au moment où l’AFD a réceptionné l’audit qu’elle avait commandité sur l’argent de financement des forages que l’UEMOA devait réaliser dans les huit (8) pays membres de la communauté dans le cadre de son Programme d’Hydraulique Villageoise. Le même article fait cas de forages fictifs réalisés au Sénégal. Pour Soumaïla, loin de créer toute idée de polémique, il faut aller vérifier le nombre de forages construits au Sénégal et comparer les montants alloués à cette fin. Ce sont là des affirmations gratuites visant à ternir son image. Il dit être déterminé à aller jusqu’au bout dans cette affaire afin que la vérité éclate un jour.
Selon lui, cette affaire de détournement a porté un coup dur à sa famille, ses proches, camarades politiques et leaders des partis politiques de l’opposition dont il en est le chef de file.
Par ailleurs, il a affirmé avoir décliné l’offre des journalistes sénégalais de le rencontrer afin de dire les tenants et aboutissants sur cette affaire. D’après ces journalistes, la cabale a pris source au Mali et eux n’ont fait que porter à la connaissance du grand public. Une fois de plus, la piste de ses détracteurs politiques se précise. Qui sont-ils ? Ils l’ont fait à quelle fin ? Ces questions restent pour le moment posées. En tout cas, ce déshonneur fait à ce grand commis de l’Etat n’est pas du goût de la plupart de ses compatriotes qui voient en lui le destin présidentiel.
Un doigt accusateur est pointé sur ces adversaires politiques qui cherchent à trouver des poux sur sa tête. En attendant, les investigations se poursuivent pour monter la piste aux auteurs de ces basses besognes qui n’ont trouvé d’autres moyens que de salir l’image de leurs compatriotes, fut-il adversaire politique ou concurrent direct. Le Mali d’aujourd’hui n’a pas besoin de ces genres d’invectives mais est plutôt préoccupé à réconcilier les Maliens entre eux au sortir de cette longue crise.
En un mot, le patriotisme qui devait prévaloir en cette circonstance aura manqué à ses détracteurs. C’est dommage qu’il en soit ainsi.
Par Hassane Kanambaye