Les chercheurs de l’institut et leurs partenaires vont analyser 86 documents : 66 rapports et 20 propositions de recherche
« Des débats scientifiques de grande qualité, un examen minutieux des documents… », c’est ce que le directeur général de l’Institut d’économie rurale (IER), Bourama Dembélé, attend des chercheurs nationaux et internationaux réunis pour la 22è session du comité de programme de l’institut qui s’est ouverte lundi au Centre international de conférence de Bamako. Les travaux de ce grand rendez-vous des chercheurs, qui se poursuivra jusqu’au 10 juin prochain, ont démarré sous la présidence du directeur général de l’IER.
De nombreux chercheurs dont le directeur scientifique de l’IER, Ibrahima N’diaye, prennent part à cette session. Rappelons que le comité de programme de l’Institut d’économie rurale est une instance d’échanges scientifiques et d’évaluation des résultats obtenus et de nouvelles propositions d’activités de recherche. Il réunit les chercheurs et leurs partenaires nationaux et internationaux. La réunion est l’aboutissement d’un long processus de planification et d’évaluation qui commence au niveau régional par des interactions avec les utilisateurs des résultats de la recherche. Ce processus est pris en charge par les chercheurs des différents programmes et des scientifiques sous la supervision des directeurs des centres régionaux de recherche agronomique.
Les participants à cette 22è session vont analyser 86 documents : 66 rapports et 20 propositions de recherche. Ces rapports font le point des résultats obtenus pendant la campagne 2015-2016. Pour Bourama Dembélé, les scientifiques devront « améliorer la qualité scientifique de ces documents et mener des réflexions sur les méthodes et approches de recherches appliquées au Mali en vue de leur amélioration ».
L’amélioration de la production et de la productivité agricoles demeure un défi majeur pour la recherche agricole, exigeant d’elle de repousser sans cesse ses limites dans la quête de la performance pour une agriculture durable et prospère, a souligné le directeur général de l’IER. Celui-ci a aussi évoqué des orientations fortes pour des programmes de recherche qui permettront « la transformation de l’agriculture malienne à travers la mise en place des agropoles de même que la mise en œuvre des programmes des nouveaux villages agricoles ainsi que les programmes structurants sur les filières lait, viande ». Parmi les programmes de recherche, il a cité aussi le développement de la pisciculture, la gestion de l’environnement et l’employabilité des jeunes grâce à l’incubation dans les domaines agricoles. Selon le directeur général de l’IER, les technologies et les connaissances mises au point viseront à créer les conditions d’une intégration efficiente des différents acteurs des chaînes de valeurs agricoles en vue d’aboutir à des résultats et impacts importants pour la stabilité économique et le bien-être social. Il s’agira notamment de mettre au point des technologies innovantes et appropriées ; de produire des semences de pré-base et de base de qualité répondant aux besoins du secteur semencier national ; de mettre au point des équipements agricoles appropriés pour la petite mécanisation agricole, et d’assurer les services d’appui conseil.
« L’amélioration de l’accès aux semences de qualité se fera dans le cadre d’une programmation harmonisée des différents acteurs concernés », a indiqué Bourama Dembélé. Le renforcement des progrès scientifiques à travers la prise en compte et la mise au point de pratiques agricoles adaptées aux effets du changement climatique, une meilleure connaissance de la situation des zones agricoles sur l’ensemble du pays par l’élaboration de la future carte de fertilité des sols (dont les premiers projets ont été réalisés) ont été également évoqués par le directeur général de l’institut.
Dans le cadre d’un partenariat scientifique avec la Chine, Bourama Dembélé a indiqué que « les efforts se poursuivent en vue de l’achèvement prochain des travaux de construction du centre de démonstration des technologies sino-maliennes à Baguinéda ». La coopération scientifique avec le Brésil dans le cadre du projet C4, étendu au Togo, a abouti à des plans de besoins d’infrastructures, d’équipements et de formations. C’est dans ce cadre qu’il est prévu au Mali, la construction d’une salle d’expérimentation et l’acquisition d’une égreneuse. Cependant, tous ces programmes scientifiques ambitieux font face au « phénomène inquiétant de renouvellement du personnel vieillissant de l’IER qui demeure une préoccupation majeure et demande des recrutements importants et appropriés et des mesures d’accompagnement dont le renforcement des capacités ».
Le directeur général de l’institut a remercié les autorités pour les efforts en cours qui ont permis d’étoffer le personnel du laboratoire sol, du laboratoire de biotechnologie par la mise à disposition d’une dizaine de techniciens. L’IER attend aussi la mise à disposition, par recrutement du ministère de tutelle, d’une cinquantaine d’agents.
Bourama Dembélé a expliqué que la réalisation du financement du plan de développement à moyen terme de l’IER, qui n’est pas encore une réalité, quoiqu’élaboré depuis 2010, permettrait à l’institut de se doter d’un siège adéquat, d’équipements et d’infrastructures de recherche appropriés pour rapprocher la recherche des utilisateurs, surtout dans les régions du Nord. A ce propos, il a souhaité que les dispositions en cours permettent à l’IER de se doter d’un siège à Sotuba à partir de 2017.
K. DIAKITE