Ils ont fournis des efforts inestimables pour passer avec succès au bac 2015. Ils ont accepté de souffrir, d’apprendre, de veiller pendant neuf mois, pour y arriver. Après leurs succès éclatants, ils ont porté leurs choix sur l’Institut Universitaire de Gestion (IUG) pour poursuivre leur cursus universitaire. Mais pour y accéder, il y a des conditions préalables.
Il s’agit de faire le test d’entrée. Les mêmes heureux bacheliers ont accepté d’affronter cet obstacle. Le challenge est relevé. Les voilà ainsi avec le droit d’y entrer pour le compte de l’année académique 2016. Du coup, ils s’inscrivent, choisissent leurs filières de choix. Et à peine les cours commencés, ils se voient butter à un blocage dont ils ne sont nullement responsables. Il s’agit du bras de fer entre le comité Snesup (Syndicat national de l’enseignement supérieur) de l’IUG et les autorités. Depuis le 8 mars dernier, une grève illimitée est, en effet, déclenchée par le dit comité. Et cela fait trois mois, jour pour jour, que tout est bloqué au niveau de l’IUG. Ni cours, ni travaux pratiques, ni devoirs à plus forte raison un test pour valider un semestre. Cela au vu et au su des plus hautes autorités qui ne pipent mot, sachant bien que le département de l’enseignement supérieur et le syndicat restent tous figés sur leur position. N’étant ni de près, ni de loin responsables du blocage, les étudiants, ne savent plus à quel saint se vouer.
Entre temps, certains passent la journée à faire du thé devant les portes. D’autres à dormir, en attendant peut être qu’il y ait un accord heureux entre les protagonistes. La semaine dernière, l’un des responsables du comité Snesup affichait son pessimisme pour sauver l’année académique avec les vacances qui sont prévues, au niveau de l’Iug, dans deux mois (Août et Septembre). Car aucun semestre n’étant validé. Que faire très rapidement pour sauver l’année, pour éviter l’abattoir aux milliers d’étudiants qui ne cherchent qu’à étudier ? Les solutions sont connues. Que le ministre de l’enseignement supérieur qui a refusé selon le syndicat de s’asseoir autour de la même table avec le comité Snesup jusqu’ici, accepte de discuter à bâton rompu avec les syndicalistes.
Comme on le dit, on ne peut pas raser la tête de quelqu’un à son absence. Le comité Snesup à beau rencontrer la primature, le ministère de la fonction publique, si le département de l’enseignement supérieur n’est pas à table, lui qui est chargé de régler les questions de l’enseignement supérieur, rien ne sera fait ? Avant qu’il ne soit tard, que les uns et les autres reprennent leurs esprits. Les étudiants qui sont sur la voie d’être sacrifier pour zéro, sont les espoirs de leurs parents, de leurs villages, du pays. Ils n’ont pas droit à cela, ils ne méritent pas cela. On aurait souhaité les voir échouer, exclu par le conseil de discipline, radié pour mauvais résultat. Mais pas de cette manière, c’est injuste. Réveillons nous, regardons le Mali et son avenir.
Hadama B. Fofana