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Refugiés syriens dans l’Azawad : Ils sont désormais dans les rangs de la CMA et d’AQMI
Publié le jeudi 9 juin 2016  |  Carrefour
Réfugies
© AFP par ARMEND NIMANI
Réfugies syriens
Les réfugiés syriens




Nous avions attiré l’attention des plus hautes autorités politiques et militaires sur l’envahissement de la partie nord du Mali que d’aucuns appellent AZAWAD, par des réfugiés Syriens. La Mauritanie, pays frontalier du Mali sur plus de 1000 kms, est un pays ami et ennemi du Mali à la fois. C’est elle qui a organisé avec l’accord de la CMA et d’Iyad l’installation soit disant temporaire des réfugies Syriens à IN KITTALIL et Ber dont leur qualité est ignorée.

Ils sont plusieurs centaines de migrants Syriens, arrivés depuis quelques mois dans le nord du Mali. Ces familles, qui ont traversé la Mauritanie, ont transité par le septentrion avant de tenter de gagner l’Algérie. Des dizaines de familles se sont trouvées à Inkhalil, Ber et dans d’autres localités du nord. Ces réfugiés sont majoritairement constitués de femmes et d’enfants qui vivent dans des conditions très difficiles, fuyant la guerre en Syrie.



Depuis 6 mois des groupes se sont succédés et ont transité par le nord du Mali pour rejoindre l’Algérie avec l’espoir d’arriver en Europe. La majorité d’entre eux, ont passé par la Mauritanie en avion profitant de l’absence de visa entre ce pays et la Syrie. Ces migrants ont embarqué en Ethiopie.

Une fois au nord du Mali, ils ont fait une première escale à Ber dans la région de Tombouctou, d’où ils sont partis en direction d’Inkhalil dans la région de Kidal. C’est là qu’ils ont tenté ensuite de passer la frontière algérienne. Un responsable de la CMA a confirmé ces informations précisant que plusieurs dizaines de familles syriennes sont toujours présentes dans la zone.

Parmi ces réfugiés doit-on se poser la question de savoir ce qu’ils viennent foutre au Mali puisqu’en règle générale tout le monde veut venir en France, maliens y compris. Combien peut-il y avoir de djihadistes et de terroristes au milieu de tous ces gens. C’est à cette question que les autorités maliennes devraient répondre. Malheureusement elles ne l’ont pas fait. Ces réfugiés devraient être encadrés au Mali par une force autre que la CMA. Il ne fallait pas créer le scenario du lancement du début des conflits au nord du Mali. La force multinationale des Nations-Unies, la Minusma, devrait être chargée de cette tâche. Trier sérieusement les réfugiés pour découvrir s’il y a des terroristes, apporter les aides humanitaires, et trouver une solution à leur situation.

Le haut-commissariat des réfugiés a déclaré à l’époque ne pas être au courant. En plus on s’est demandé pourquoi la Mauritanie qui est plus vaste que le Mali ne les a pas accueillis sur un coin de son territoire ?

Sur la question, nos gouvernants sont restés muets jusqu’à aujourd’hui, ou la force Barkhane a eu la preuve que certains de ces Syriens réfugiés au nord du Mali combattent désormais dans les rangs de la CMA et d’AQMI. Si la situation continue à se dégrader de cette façon, cela veut dire que l’Accord d’Alger 2015, n’arrive pas à se mettre en œuvre. D’aucuns trouvent qu’il est mal conçu par la France et l’Algérie qui nous l’a imposé, malgré 13 pages d’observations sur le texte du dit Accord par l’ensemble de la classe politique malienne, et de la société civile.

Cela semble être l’avis de la majorité des maliens, qui voient dans cet accord l’abandon du nord aux groupes Touaregs, donc le partage du territoire. Parce que IBK et son haut représentant dans les négociations ont délégué leur pouvoir à la France et à l’Algérie qui ont tout fait afin que l’Etat malien n’existe plus dans sa forme ancienne. Nous comprenons aisément le refus de la CMA de ne plus avoir ni de représentants de l’état sur ses terres, ni de forces armées maliennes dans leurs pattes.

En conclusion la crise du nord devient malheureusement un piège sans fin pour le Mali, la sous-région, l’Afrique et les Nations-Unies. Plus de 80 casques bleus ont trépassé depuis juin 2013, faisant de facto, la mission onusienne au Mali, la plus lourde en perte de vies humaines.

Seydou DIARRA
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