Le Mali qui est actuellement en pleine transition démographique, doit réfléchir à la manière d’assurer aux personnes âgées un vieillissement réussi et épanoui, c’est-à-dire un « vieillissement actif »
L’allongement de l’espérance de vie entraine un accroissement de la population de personnes âgées. L’État et la société se doivent d’assurer une bonne qualité de vie à ce groupe du troisième âge, c’est-à-dire une bonne prise en charge sociale et des soins appropriés. Il est indispensable de garantir aux Aînés les conditions dans lesquelles la vieillesse n’est pas un fardeau pour la société et les proches ni une souffrance pour les personnes concernées. Il ne s’agit donc pas seulement d’aider ces personnes à vieillir mais surtout à bien vieillir.
Pour situer cette réalité dans sa dimension scientifique universelle, l’Institut d’études et de recherches en géronto-gériatrie a organisé un colloque international destiné à sensibiliser les pouvoirs publics et les communautés sur les problèmes du vieillissement et contribuer à l’élaboration et à la mise en œuvre de programmes de recherches sur la question. Ce colloque, premier du genre, entend favoriser la compréhension de la problématique du vieillissement d’une manière générale et particulièrement en Afrique et au Mali. La cérémonie d’ouverture de la rencontre était présidée par le secrétaire général du ministère de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord, Samba Alhamdou Baby. C’était en présence du directeur de l’Institut d’études et de recherches en géronto-gériatrie, le Dr Sanidié Alcaidy Touré, et de nombreux acteurs évoluant dans le domaine de la géronto-gériatrie.
Le colloque, a expliqué Samba Alhamdou Baby, est une occasion opportune d’information et de formation des agents socio-sanitaires dans le domaine de la géronto-gériatrie et l’espace indiqué pour promouvoir la coopération entre institutions similaires. Ce colloque, pour revêtir un caractère véritablement pédagogique et démocratique, se doit d’aider à répondre à ces questions : comment supporter la peur de vieillir si cette peur existe ? Comment soigner convenablement une personne âgée ? Que faire pour trouver une réponse au phénomène de l’isolement qui guette les personnes âgées ? Comment allons-nous parvenir à mieux assurer la prise en charge des personnes âgées ?
Au Mali, nous sommes actuellement en pleine transition démographique, a noté Samba Alhamdou Baby : plus de 2 millions de personnes dans notre pays auront plus 60 ans dans 10 ans, ce qui représentera 16% de la population et ce taux atteindra probablement 28% dans 40 ans. Selon l’Institut d’études et de recherches en géronto-gériatrie, notre pays compte aujourd’hui 911 349 personnes âgées contre 712 469 lors du recensement général de la population et de l’habitat de 2009. Le secrétaire général du ministère de la Solidarité s’est donc réjoui que l’institut ait pu constituer et mettre à disposition des données fiables sur les personnes âgées.
La plupart des spécialistes font le constat que l’humanité évolue vers un vieillissement rapide de sa population. Et selon les projections des Nations unies, il y aura dans le monde, avant 2050, plus de personnes âgées de 60 ans que d’enfants de moins de 14 ans et 80% de ces personnes âgées vivront dans les pays en développement.
Les différents gouvernements du Mali, depuis plusieurs décennies, s’investissent à mettre au cœur de leurs préoccupations la prise en charge des personnes âgées. La création de l’Institut d’études et de recherches en géronto-gériatrie en est une parfaite illustration. Et c’est dans ce sens que l’État souscrit pleinement à l’idéal de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui soutient l’idée d’un vieillissement réussi et épanoui, c’est-à-dire un « vieillissement actif ». Le gouvernement reconnaît que chacun a le droit de nourrir le projet de bien vieillir et partout. Il y a donc lieu d’assurer la promotion de comportements favorables à la santé, en matière d’alimentation aussi bien qu’en matière d’activités physiques, d’orienter une prévention ciblée et efficace pour empêcher ou retarder l’apparition de pathologie ou d’incapacité, de maintenir ou favoriser l’investissement de nos aînés dans la vie sociale, notamment en consolidant les liens inter générations.