Un entrepôt de vivres destinés à l’assistance humanitaire a été pillé à Kidal dans la matinée du 6 juin, indique un communiqué de la Coordonnatrice de l’action humanitaire au Mali par intérim, Mme Fatouma Seid. Les denrées en question étaient destinées à couvrir les rations alimentaires d’un mois pour plus de 11 000 personnes vulnérables à travers les 11 communes de la région de Kidal. La première série des distributions de l’année 2016 devaient démarrer ces jours-ci et d’autres distributions mensuelles étaient prévues jusqu’à la fin de l’année, indique le communiqué.
Mme Fatouma Seid a fermement condamné le pillage de cet entrepôt : « Un tel geste est inacceptable. Cela constitue une violation des règles du droit international humanitaire qui garantissent la protection du personnel et des biens humanitaires ». « Aujourd’hui, a-t-elle déploré, les premières victimes de ce pillage sont malheureusement les personnes les plus vulnérables qui se voient ainsi privées d’une aide essentielle ». La Coordonnatrice de l’action humanitaire a appelé « l’ensemble des acteurs impliqués à tout mettre en oeuvre pour que les vivres soient récupérées afin que l’aide puisse être acheminée à ses destinataires ».
Dans notre pays comme ailleurs dans le monde, rappelle le communiqué, « l’action des organisations humanitaires est guidée par les principes fondamentaux que sont l’humanité, la neutralité, l’impartialité et l’indépendance opérationnelle. Selon ces principes, l’aide humanitaire est destinée à alléger la souffrance humaine quelle qu’elle soit, et est attribuée uniquement sur la base de la vulnérabilité des bénéficiaires. En aucun cas la race, la religion, l’appartenance communautaire ou les affiliations politiques ne doivent être considérés comme critères dans la sélection des bénéficiaires ».
Ces principes sont d’ailleurs reconnus par l’article 49 de l’Accord pour la paix et de réconciliation pour le Mali qui engage l’ensemble des signataires à promouvoir et à respecter les principes humanitaires, « à prévenir toute utilisation à des fins politiques, économiques ou militaires de l’aide humanitaire, à faciliter l’accès des agences humanitaires et à garantir la sécurité de leurs personnels ». Mme Fatouma Seid était donc fondée de réitérer son appel « à l’ensemble des signataires de l’Accord à redoubler d’efforts pour assurer la plus stricte application de cet article sur le terrain ».
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