Le phénomène des violences basées sur le genre a pris une grande ampleur à travers le monde et les différents acteurs, dont ONU-Femmes et le système judicaire malien, se mobilisent pour y mettre fin.
ONU-Femmes, en partenariat avec le programme conjoint des Nations unies d’appui à la Promotion des Droits de l’Homme au Mali (PDH) et le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, a tenu hier à l’hôtel Onomo de Bamako, un atelier de réflexion sur les stratégies à adopter pour traiter avec célérité les cas de violences basées sur le genre (VBG) au Mali.
Cet atelier de deux jours, avec les hauts cadres du système judiciaire malien, est destiné à proposer des stratégies pour améliorer les performances du système judiciaire dans la lutte contre les violences basées sur le genre.
La session va aussi s’attacher à informer et sensibiliser les hauts cadres du système judiciaire sur les types de VBG et leur ampleur dans le contexte du conflit et post-conflit au Mali. Elle va également réfléchir à une stratégie pour le traitement rapide et efficace des cas de VBG et, surtout, pour lutter contre l’impunité, mettre en évidence les principaux défis et proposer des solutions à court, moyen et long termes pour les relever.
La cérémonie d’ouverture était présidée par le coordinateur du PDH, représentant le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Mamadou Diakité, et s’est déroulée en présence de Tsagao Koné, représentant le Programme des Nations Unions pour le développent (PNUD), de Mme Aoua Djiré, représentant ONU-Femmes, et de plusieurs hauts cadres du système judiciaire national.
Cette activité s’inscrit dans le cadre du programme d’amélioration de l’accès des femmes victimes de violences sexuelles et basées sur le genre à la justice et à la sécurité. « Les violences basées sur le genre constituent un fléau qui touche tous les pays, mais qui est généralement aggravé par les crises, les conflits et les guerres », a souligné Mme Aoua Djiré.
Le sous-groupe de travail sur les violences basées sur les VBG mis en place par les Nations Unies au lendemain de la crise de 2012 a révélé qu’entre janvier 2012 et décembre 2013, plus de 6227 femmes et filles ont été victimes de violences diverses liées au conflit dont 622 cas de violences sexuelles, a indiqué Mme Aoua Djiré.
En 2015, note-t-elle, dans le cadre du système de gestion des informations sur les VBG, le Mali a enregistré 1284 cas, dont 292 de déni de ressources et d’opportunités, 288 d’agressions physiques, 234 violences psychologiques, 223 viols et 192 cas de mariage forcé.
Tsagao Koné, représentant le PNUD, a souligné que la promotion du genre et des droits de Homme sont la raison d’être des Nations Unies, avant de réitérer la disponibilité de cette organisation dans lutte contre les violences basées sur le genre.
Cette rencontre est destinée à de hauts responsables afin qu’ils jouent un rôle de catalyseur dans la lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre (VSBG).
Babba B COULIBALY