Cri de cœur d’un militant ou plaidoyer ? C’est un peu des deux car c’est du fond du cœur que ce Malien de France, militant du Rpm, rappelle au président de la République qu’il a un devoir de reconnaissance vis-à-vis de Nancoma Keïta resté fidèle au Rpm jusqu’à nos jours. Nous vous livrons le texte intégral de cette contribution.
Lors du second mandat d’ATT (2007-2012), le Rassemblement pour le Mali (RPM), qui se trouvait dans l’opposition, a connu une véritable saignée. Nombre de ses cadres et militants, comme cela est de coutume dans le landerneau politique malien, ont changé de veste pour suivre le prince du jour, à savoir ATT. Comme il fallait s’y attendre lors sa victoire écrasante à la présidentielle de 2013, beaucoup d’observateurs de la scène politique étaient unanimes de rappeler que le RPM, qui venait de traverser le désert, manquait suffisamment de cadres valeureux et compétents pour occuper des postes de premier plan. Raison pour laquelle, certains ont voulu justifier le fait qu’IBK fasse recours à trois reprises à des Premiers ministres et ministres qui ne sont pas du même bord politique que lui.
Cette explication, même s’il elle est partiellement soutenable, est par contre une insulte pour certains cadres de notre formation politique qui se sont sacrifiés pour le parti du Tisserand. Certains d’entre eux ont été relevés de leur poste pour leur loyauté à IBK ; d’autres ont tout simplement accepté de démissionner du gouvernement en suivant le mot d’ordre du parti. Il s’agit plus précisément du camarade Nancoma Kéïta, ministre de l’Environnement et de l’Assainissement à l’époque des faits. Au même moment, son autre collègue et ministre de la Santé, Mme Maïga Zeinab Mint Youba, avait refusé de suivre la consigne du parti et avait même viré dans le camp présidentiel afin de sauver son fauteuil ministériel.
Et je me rappelle comme si s’était hier, à l’époque, beaucoup de nos camarades louaient le courage, la reconnaissance et l’esprit militant du camarade Nancoma. Pour moi, s’il y a un militant auquel le président de la République, IBK, et le parti RPM devrait davantage valoriser, c’est bien le camarade Nancoma Kéïta pour que son cas, notamment sa fidélité et le respect du mot d’ordre du parti, servent d’exemple aux autres militants (faisons économie des louanges du Président IBK lui-même).
Aussitôt après la victoire de notre formation politique, il devrait être le premier des cadres du RPM à être ministre et pourquoi pas Premier ministre. Car il a les qualités requises, les relations, le bagage intellectuel et une base. En effet, il est secrétaire aux questions électorales du Comité de Sokourani, secrétaire au développement de la sous-section de Narena, chargé de la formation politique et civique de la section de Kangaba. Ce n’est pas tout. Il est aussi le secrétaire politique du Bureau national. Malgré toutes ces charges, Nancoma n’est pas réputé comme chercheur de strapontins. Cependant, comme le dit l’autre, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Même si Nancoma Kéïta est de nos jours président du Conseil d’administration de la Société malienne de gestion de l’eau potable (Somagep), il est temps que le Président IBK valorise davantage les cadres Tisserands qui ont souffert comme lui-même. Cela va de la bonne image du parti et surtout de la reconnaissance du mérite, dans un esprit de justice et de loyauté. Telle est ma vision de la politique.
Abdoulaye Coulibaly, militant RPM, Rue Bello Paris 19ème arrondissement (France)