Rien ne va entre la France et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA). Le ministre de la Défense française, Jean Yve Le Driant, a martelé haut et fort que le HCUA a une proximité avec le groupe jihadisteAnçar-Dine d’Iyad Ag Ghali. A travers un communiqué, les membres du HCUA qui ont qualifié cette accusation « d’injustes et graves », exigent à la France de revenir sur sa déclaration.
Le torchon brûle entre la France et les groupes armés du HCUA (membre de la coordination des mouvements armés de l’Azawad-CMA-) signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali. L’hostilité est partie d’une déclaration du ministre de la Défense française, Jean Yve Le Driant. Le ministre se dit vraiment « agacé et préoccupé par le double jeu du HCUA ».
Selon lui, il existe une proximité entre le HCUA et le groupe jihadisteAncar-Dine du terroriste Iyad AG Agali. Il a également déclaré que, « si on devait tolérer trop longtemps ce type de double jeu, aller vers une solution sera compliquée ».
Force est de reconnaitre que le HCUA est né des entrailles du groupe terroriste d’Ancar-Dine dirrigé par Iyad. Ce groupe est commandé par les anciens lieutenants d’Iyad. Les leaders du HCUA se sont-ils réellement démarqués du terroriste Iyad Ag Agali qui sème la terreur et la désolation au Nord du Mali ? De l’avis, en tout cas de la France, c’est non.
Le HCUA pond un communiqué pour se défendre
Après la diffusion de cette accusation, les responsables du HCUA n’ont pas attendu midi à 14 heures pour démentir en bloc les propos du ministre français de la Défense. Ils ont pondu un communiqué pour crier à la victime et demander réparation.
Dans ce communiqué, ils affirment qu’ils se sont séparés d’Ançar Dine depuis que le mouvement d’Iyad Ag Ghaly s’est fixé de nouveaux objectifs. Avant d’inviter la France à jouer son rôle de médiateur pour une application diligente de l’accord d’Alger. Toutefois, les responsables du HCUA demandent à la France de revenir sur sa déclaration.
Ils ont également rappelé au ministre français de la Défense qu’ils ont entrepris, depuis leur création de récupérer la jeunesse du Nord et stopper son enrôlement dans tout groupe proche de l’extrémisme religieux.
Quid pour la Minusma
Le ministre français Jean Yve Le Driant n’est pas le seul à dénoncer la proximité de certains groupes signataires de l’Accord d’ Alger aux groupes terroristes. Le chef de la force de la Minusma au Nord, Hervé Gomart, a aussi dénoncé une complicité avérée des groupes signataires de l’accord avec des terroristes. “Je ne peux pas croire qu’au Mali aujourd’hui, personne ne soit au courant de rien avec tout ce qui se passe”, s’est étonné Hervé Gomart lors d’une conférence de presse au QG de la Minusma à Bamako.
Il y a une explication, selon le chef de force de la Minusma: “Il y a des gens parmi la population ou les groupes signataires, qui ont des informations et qui ne partagent pas ces informations”. Selon l’ONU, il y a des gens qui savent qui pose les mines et les IED et qui savent où est-ce qu’ils sont fabriqués. Alors question : fait-il allusion au HCUA. En tout cas, rien n’est moins sûr.
Rappelons que le HCUA qui fait partie des groupes signataires de l’accord pour la paix, est membre de la CMA. Le mouvement a plusieurs fois changé de nom.
Lors de l’occupation des régions du Nord, il s’appelait Mouvement islamique de l’Azawad, issu d’une scission d’Ançar-Dine. Le MIA a été officiellement dissout le 19 mai 2013 et devient le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA).
Agmour