Des mouvements de troupes vers les camps retranchés de Tégharghar. Des renforts de combattants venus de Libye. Après avoir suspendu sa participation au comité de suivi de l’accord (CSA), la coordination des mouvements de l’azawad (CMA) semble désormais sur pied de guerre. Elle exige ni plus ni moins l’installation des autorités intérimaires. Et elle fait cause commune avec la Plateforme. Faute de quoi les armes crépiteraient de nouveau. De fortes pressions étrangères sont actuellement exercées sur Bamako.
La situation dans le Grand nord malien devient de plus en plus critique. La relative accalmie obtenue à la faveur de l’Accord de Paix et de Réconciliation est aujourd’hui mise à mal. Partie prenante, la coordination des mouvements de l’azawat (CMA) s’est récemment repliée dans son fief de Kidal. Elle accuse le Gouvernement malien, autre partie, de ne pas respecter ses engagements. Ou du moins de jouer à la tortue. Principal grief, le retard pris dans l’installation des autorités intérimaires. Apparemment, la CMA ferait cause commune avec la Plateforme, jadis qualifiée de pro – gouvernementale. On le sait, elle s’est retirée des travaux du comité de suivi de l’accord.
Durant le week -end, les rumeurs les plus folles en provenance de Kidal faisaient état d’un regain de tension. Des pans de la CMA se seraient encore retranchés dans les confins de Tegharghar. Des renforts venus de Libye ont aussi été aperçus. Et l’on murmure qu’en cas de non satisfaction de son exigence, la CMA reprendrait les armes.
La menace est prise très au sérieux à Bamako.
Des diplomates étrangers, surtout français et algériens, exerceraient de fortes pressions sur Bamako afin de pouvoir lâcher encore du lest.
Mais, va t – on céder ? Ces diplomates, ayant des pouvoirs dissuasifs, laisseront – ils la CMA faire régner son diktat ? Que dire alors de la mission onusienne ? Dans le cadre de son mandat actuel, la MINUSMA ne s’associerait – elle pas au gouvernement pour combattre les ennemis de la paix ? On va t – elle laisser la CMA causer encore des victimes ?
B. Koné