Souvent on est en droit de se demander par où se localise l’autorité de l’Etat. La raison est simple. Lorsque chacun agit sans retenue comme il entend dans l’espace public nous cesserons d’être dans un pays pour se retrouver dans la jungle. Bienvenue à la mendicité !
Si les grandes villes remportaient des prix dans la pagaille entretenue par les autorités publiques, Bamako serait la ville championne du grand désordre avec mention honorable. Souvent, en pleine circulation routière les véhicules se trouvent submergés de monde d’un seul trait. Entre les mendiants qui tendent leur main et les vendeurs ambulants à la sauvette qui se faufilent entre les voitures c’est le monde à l’envers. On se croit subitement largué dans un autre monde. Nul n’est sans savoir l’existence de véritables réseaux de mendiants dans la ville de Bamako. Leur créneau n’est autre que de jouer sur la corde de la sensibilité pour exploiter leur prochain. Ils n’hésitent devant rien pour atteindre leur souhait. Que ce soit dans la rue, les avenues, et boulevards principaux ou aux environs des mosquées ils envoient des gens trainer à longueur de jour partout. Dès qu’une voiture ralentie ou s’arrête au feu tricolore elle est prise d’assaut dans les secondes qui suivent. Entre les vendeurs à la sauvette et les mendiants on ne sait plus qui est qui. Ce phénomène n’honore point l’image de la République encore moins son honneur. Pour qui se rappellent les slogans de campagne du Président Ibrahima Boubacar Keïta : « Le Mali d’abord, Pour l’honneur des Maliens ». Au regard de ce qui se passe de nos jours l’honneur des maliens est sacrement bafoué.
Souvent on est en droit de se demander si notre pays dispose d’un Ministère chargé des enfants et censé défendre leur droits et édicté leur devoir pour garantir leur dignité. Une des formules d’exploitation de ce public sur la voie publique passe par l’exhibition des jumeaux au bord de routes quémander les passants. Mais derrière cet arsenal de mendicité se cache bien évidemment les parents insatiables.
L’état doit règlementer un tel phénomène de par sa nature et mieux redéfinir les lieux de mendicité sans tapage. Les bordures des routes principales doivent être épargné et exclues de leur territoire d’activité lucrative.
La mendicité gagne du terrain et de l’assise chaque jour. Le peuple regarde impuissant. Certains même osent dire ou croire que nous devons accepter le cas. Et pourtant hier notre pays était loin d’être ainsi. Il y’a impérativement lieu d’agir. On se demande quelle action concrète mène le Ministère chargé de la femme de la famille et des enfants ? Les municipalités comptent quoi mettre en place ou que faire face à cette calamité monstre ?
Non seulement ils ont le devoir d’entreprendre une action commune de prévention contre ce fléau sur le terrain. Mais aussi la nécessité s’impose. A défaut, tôt ou tard il n’est pas exclu qu’un grave accident survienne sur la voie publique liée à cette nouvelle forme de mendicité, de vente à la sauvette avec extravagance. Ce qui parait déplorable, chaque jour qui défile, la mendicité prend des proportions insoupçonnées.
La règlementation de cette pratique sur des lieux sensibles est plus que jamais devenue incontournable. Les vendeurs à la sauvette sont dans le même cas de figure.
Aboubacar Eros Sissoko