Le Centre d’études et de réflexion au Mali (Cerm) a organisé ce samedi une conférence débat axée sur le rôle pour les partis politiques dans le renforcement de la démocratie. Les échanges ont porté sur l’historique de la démocratie au Mali, les acquis et les pistes de réflexion pour sa consolidation.
Mohamed Traoré, le conférencier du Cerm a tenté de donner définir la démocratie qui, selon lui, est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple. Se référant aux différentes constitutions, le politologue Traoré a expliqué que le Mali vit dans ce système démocratique depuis l’indépendance. Mais il a regretté l’inapplication des textes sous les Première et IIe Républiques qui seront marquées par la violation de la liberté et de la protection des droits de l’Homme.
C’est à partir de 1990, expliquera M. Traoré, que démocrates vont commencer à s’organiser pour revendiquer leur droit. En mars 1991, ils obtiennent gain de cause au prix du sang avec le renversement du dictateur Moussa Traoré. Cette victoire du peuple marquera l’avènement de la démocratie au Mali avec l’adoption en février 1992 de la Constitution de la IIIe République, basée sur le système démocratique.
Pour Mohamed Traoré, depuis cette date, beaucoup d’actes ont été posés pour la consolidation de la démocratie. Il s’est félicité de la mise en place des institutions de la République prévues par la Constitution. Le conférencier a également salué l’initiative du financement public des partis politiques, l’institution de l’Espace d’interpellation publique, la création de la Céni, le Bureau du Vérificateur général.
Selon le spécialiste en sciences politiques, le régime d’Ibrahim Boubacar Kéita ne manque pas aussi d’initiatives pour le renforcement de la démocratie au Mali. Il citera l’adoption récente par l’Assemblée nationale de la loi sur le genre, la mise en place de l’Autorité de la protection des données personnelles et la Haute autorité de la communication.
Pour conférencier, le système démocratique malien est confronté à des nombreuses difficultés qui freinent son épanouissement. Il a cité la corruption et l’impunité comme principales épreuves de la démocratie malienne. Il a insisté des mesures vigoureuses pour la création de partis politique au Mali, voire la réduction de leur nombre.
Pour relever les défis, Mohamed Traoré se dit favorable à une éventuelle révision constitutionnelle prévue dans l’accord d’Alger. Il a invité toutes les couches de la société, notamment les partis politiques à travailler pour le renforcement de la démocratie au Mali.
Visiblement satisfait de l’exposé du conférencier, le président du Cerm, Ousmane Sy, a promis d’organiser d’autres conférences débats sur la démocratie.
Maliki Diallo