On dit très souvent que le pouvoir corrompt. Il n’est donc pas facile de tutoyer le pouvoir et s’en sortir indemne, à tous les âges. Le très estimé Premier ministre malien, qui a pris les commandes de l’exécutif malien le 8 janvier 2015, s’y accroche désormais. Entouré d’hommes pour la plupart tenanciers de bars ou maquis, de cousins, de nièces, Modibo Keïta alias Van Djan du Méguetan ne veut rien céder. Alors qu’il disait ne vouloir rester au-delà de 14 mois, quand il venait aux affaires, notre Van Djan en est à son 16ème mois. Quelle preuve du respect de la parole d’honneur !
Devant Dieu et les hommes, la parole donnée par le vieux a été emportée par les effluves de l’irresponsabilité. Même pour ce vieux de 74 ans, la parole d’honneur n’a aucune espèce d’importance. La jeune génération a ainsi une belle source d’inspiration ! Par Allah, la gestion à la Primature souffre de beaucoup de zones d’ombre. Van Djan du Méguetan gère mal et se fait mener par le bout du nez par certaines personnes qui ne font que rôder autour de lui, dont un tenancier de bar, sans oublier son neveu de DAF. Ce dernier, qui doit son ascension fulgurante à Seydou Badjan Kouyaté et, bien sûr à Van Djan, est passé maître dans la gestion opaque des affaires. C’est peut-être pourquoi l’intime ami de son père l’a appelé à ses côtés, histoire de soigner ces vieux jours, à 74 ans révolus. Il s’agit de Van Djan, pardi !
Qui s’assemble se ressemble. Le nom de Van Djan revient dans beaucoup d’affaires et de scandales créés de toutes pièces par son Directeur de Cabinet. Celui-ci, pour avoir son frais de bouche, il met sa bouche dans tout… allant jusqu’à demander à certains ministres de démissionner, ou en craindre certains de poursuivre d’autres en justice. Monsieur le Directeur de Cabinet, et votre coffre-fort, emmené chez vous par-dessus la fenêtre ? Il doit maintenant briller de plusieurs couleurs ? On en parlera.
Avec sa sébile, l’épouse du Premier ministre a déjà fait le tour des bureaux des Directeurs généraux et nationaux du pays. Et pas seulement. Un trafic d’influence qui fait mal à plusieurs DG, qui ruminent leur mal en silence et s’en ouvrent qu’à quelques visiteurs. Curieusement, pour les anciens fonctionnaires de l’INPS (Institut national de prévoyance sociale), cela n’est guère une surprise. Car, sous Moussa Traoré déjà, l’épouse de Van Djan du Méguetan utilisait les camions de l’Inps pour faire le commerce du sable sur la route de Koulikoro. Quand son Van Djan de mari était l’alors ministre du Travail. C’est dire que sa pratique actuelle ressort de sa stratégie bien huilée de profiter de l’autorité et de l’influence de son mari.
C’est elle aussi qui a poussé son Premier ministre de mari à occuper la résidence des Premiers ministres ; c’est également elle qui impose les membres de sa famille à tous les niveaux. Pour arriver à ses fins, elle travaille de commun accord avec le Directeur de Cabinet du Premier ministre, le plus grand businessman que la Primature n’ait jamais connu. Même la dotation de la Primature en eau minérale, il en a fait son «marché personnel», avec la bénédiction de son petit Camara de DAF. Camara aussi y trouve son compte, lui, qui entend construire encore des villas jumelles à Bamako et dans son village natal… Tout se sait… M. Camara.
Notre vieux, qui ne respecte pas sa parole, paraît dans son entourage comme le mouton noir. Mais attention, Van Djan du Méguetan a plus d’un tour dans son sac. C’est vrai, il est à court de solutions dans la mise en œuvre de l’accord qu’il dit être son bébé. À la Primature, certains broient du noir à l’idée que la fin du bail de Van Djan du Méguetan soit peut-être pour bientôt. Et parce que la sauce d’arachide lui est montée à la tête, Van Djan pratique assidûment, et depuis peu, les marabouts et auteurs jeteurs de cauris entre Bamako et Conakry. Sa femme lui faisant croire qu’il pourrait avoir plus qu’il n’a de pouvoir aujourd’hui. Président de la République ?
Peut-être que la gestion des affaires de la Primature est en train d’échapper à notre Van Djan national. En effet, le Conseil des ministres, lors de sa session ordinaire du mercredi 8 juin 2016, a procédé à la nomination du Directeur général de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments (ANSSA), en la personne de Mme Oumou Soumana Maïga, Médecin. On le sait, cette nomination a été monnayée à la Primature. C’était la deuxième fois qu’il y avait une nomination à ce même poste. C’est à la Primature qu’on a tout chamboulé. En réalité, Oumou Soumana Maïga a pris la place d’une certaine Mme Coulibaly. Donc, celle qui devrait être nommée a été remplacée par Mme Oumou Soumana Maïga qui aurait mis la main à la poche.
Des actes de ce genre se passent à longueur de journée, parce que Van Djan du Méguetan n’a plus le contrôle de la Primature. Il est plus préoccupé par sa survie que par la gestion rigoureuse de la Primature. Au plus grand bonheur de ses collaborateurs mafiosi. Il est vrai, bien avant les quelques mots que lui chuchotait à l’oreille sa femme, Van Djan n’a jamais été du genre à injurier l’avenir. Cependant, il devrait savoir que respecter la parole d’honneur nous vaut l’estime d’autrui !
Sinaly KEÏTA