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MINUSMA : Le mandat qui tue
Publié le mercredi 15 juin 2016  |  Le Point
Patrouille
© aBamako.com par A S
Patrouille de la MINUSMA à Tombouctou
Tombouctou, le 11 Mai 2015, la MINUSMA a procédé aux patrouilles à Tombouctou




La mission onusienne au Mali est considérée comme celle ayant jusque-là subi le plus grand nombre de victimes. La situation a empiré dernièrement avec la multiplication des attaques terroristes contre les forces onusiennes. Confortant du coup ceux qui voient en la MINUSMA plutôt de « l’Amusement ».

A juste titre d’ailleurs, sinon comment comprendre que l’on puisse oser s’attaquer au Quartier général même des forces internationales ? Jusque-là ces Casques bleus ne font que se balader, quand ce n’est pas pour faire un peu de Safari qui se limite au bout de la ville. Ils pensaient échapper à la colère des terroristes en disant qu’ils n’étaient pas venus pour se battre, laissant la population dans une situation de « ni paix ni guerre ». Ils se retrouvent eux-mêmes aculés dans leurs derniers retranchements.

Face à la situation, le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki Moon appelle au renforcement de l’effectif de quelque 2500 soldats supplémentaires. Cette requête veut tout simplement dire que Le S. G. continue à faire l’Autruche, convaincu qu’il est -au fond- que ce n’est guère un problème d’effectifs qui se pose au Mali. Mais un problème de mandat. Une réalité aussi simple que cela. Pour autant, même un renforcement du mandat seul ne suffirait pas à renverser la tendance. Et pour cause. Le patron de la Minusma au Mali, Mahamat Saleh Annadif a effleuré le problème. Mais sans avoir eu le courage d’aller au bout de sa pensée : « L’Accord n’avance pas…cela explique en partie la multiplication des actes terroristes…

L’heure n’est pas à la dénonciation de qui est responsable, qui ne l’est pas…Nous n’avons pas mis à profit tout ce que nous avons comme moyens dissuasifs… Les terroristes ne sont pas seuls, ils ont leurs complices qui posent des mines…» s’est exprimé en substance le Tchadien. Quand il dit que ‘’l’heure n’est pas à la dénonciation du responsable’’ de la non mise en œuvre de l’Accord, Mahamat Saleh est peut-être dans son bon droit de diplomate. Mais la réalité est connue de tous. La responsabilité de l’Etat se situe avant tout dans l’entêtement à signer un « Accord » qui n’en est pas un. Quant aux groupes armés de la CMA et alliés, on sait que ce sont eux qui bloquent le processus de mise en œuvre de ce qui est possible. Choisissant au passage les seuls volets qui les intéressent, comme la mise en place des Autorités intérimaires.

Puisque donc, ce sont les amis de la France qui sont en faute, Mahamat Saleh est obligé de parler à mots couverts. Pour ne pas risquer lui-même sa place. Par ailleurs, quand il parle de « complices » des terroristes, Mahamat Saleh sait très bien que derrière tout cela se trouve la CMA. Personne ne veut admettre la réalité et se dire que ces « hommes aux yeux bleus » ne sont pas si romantiques que cela et ont la faculté de se muer tel un « caméléon » aux yeux injectés de sang ». La réalité est pourtant simple : djihadistes, terroristes, Ançar Dine Iyad Ag Ghali, Front de Libération du Macina d’Amadou Koufa , CMA constituent la même chose. En n’admettant pas cette évidence et en n’agissant pas conséquemment, l’aventure criminelle a de beaux jours devant elle.

N’est-ce même pas ce que recherchent les Casques bleus ? C’est peut-être cinique, mais beaucoup de Maliens sont convaincus que la multiplication des attaques terroristes contre la Minusma juste à la veille de la fin de leur mandat (qui doit se renouveler en juin prochain) arrangerait bien de choses pour ces soldats qui souhaitent s’éterniser au Mali et continuer à toucher les millions, le plus souvent sans avoir l’occasion de se servir d’une quelconque arme. « Ils n’ont même pas intérêt à ce qu’avance l’Accord, car la paix signifierait la fin de l’Eden » vont jusqu’à soutenir les plus pessimistes. Que reste-t-il à faire ? « La liberté se conquiert et ce n’est point un étranger qui viendra vous l’offrir sur tapis vert.

On sera libre le jour où l’on comprendra cela et acceptera de se sacrifier pour la cause nationale. Vu l’état de notre armée qui n’est finalement formée que par rapport au respect des Droits de l’homme, il faut continuer à prier pour l’avènement du jour J » conclut un pessimiste, quelque peu réaliste aussi.

La Rédaction
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