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Mali : la traque aux jihadistes se poursuit, Paris attend les Africains
Publié le lundi 4 fevrier 2013  |  AFP


Le
© Autre presse par DR
Le chef de la diplomatie française, Monsieur Laurent Fabius
Ministre d`État, ministre des Affaires étrangères et européennes


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GAO (Mali) - L`armée française et des éléments de l`armée tchadienne poursuivaient lundi dans l`extrême nord-est du Mali leur traque des islamistes armés qui s`y sont repliés après leur fuite des grandes villes de Gao, Tombouctou et Kidal, et où ils détiennent probablement sept otages français.

A Paris, le président François Hollande et le vice-président américain Joe
Biden se sont mis d`accord lundi pour que la force africaine en cours de
déploiement au Mali soit "aussi rapidement que possible placée sous l`autorité
de l`ONU", dans le cadre d`une "opération de maintien de la paix". M. Biden a
félicité la France pour son "action décisive" dans ce pays.

Tout en poursuivant sa traque des chefs et combattants des groupes
islamistes armés dans le massif des Ifoghas, au nord de Kidal (1.500 km de
Bamako), tout près de la frontière algérienne, la France souhaite "être
rapidement relayés par les forces africaines", a redit Laurent Fabius, chef de
la diplomatie française.

Ces forces doivent à terme comprendre quelque 6.000 soldats d`Afrique de
l`Ouest et du Tchad, dont de premiers éléments se trouvent à Kidal, aux côtés
de l`armée française.

Cette position avait déjà été rappelée samedi lors de sa visite au Mali par
le président Hollande, qui a cependant souligné que l`armée française ne
quitterait pas le territoire malien tant que les armées africaines n`y
seraient pas installées.

"La France restera avec vous le temps qu`il faudra, c`est-à-dire le temps
que les Africains eux-mêmes prendront (...) pour nous remplacer, mais
jusque-là, nous serons à vos côtés jusqu`au bout, jusqu`au Nord Mali", avait
déclaré le chef de l`Etat.

Le ministre malien des Affaires étrangères Tiéman Coulibaly a lui aussi
plaidé lundi pour que l`opération militaire aille "jusqu`au bout" afin de
"détruire les réseaux terroristes", dans un entretien avec l`AFP, où il a
également rendu un hommage appuyé au Tchad.

A propos des frappes aériennes menées pendant le week-end sur les Ifoghas,
M. Fabius a estimé que les islamistes qui y sont réfugiés "ne peuvent rester
là-bas durablement que s`ils ont des moyens de ravitaillement. Donc l`armée,
de manière très efficace, est en train de saper cela".

L`Algérie n`avait pas officiellement réagi aux bombardements français à ses
portes, mais Mohamed Baba Ali, député de la région de Tamanrasset, ville du
sud de l`Algérie proche du Mali, a affirmé que l`armée algérienne avait
renforcé sa présence à la frontière, fermée depuis le 14 janvier, afin
"d`éviter l`infiltration de groupes terroristes".

C`est dans les Ifoghas, immense zone de montagnes et de grottes, berceau
des Touareg, que des chefs et des combattants islamistes se sont réfugiés
après leur fuite des grandes villes du nord du Mali, qu`ils y ont aussi caché
de l`armement, selon des experts et des sources sécuritaires régionales.

Reprise de l`aide française au développement


C`est aussi là que se trouveraient les sept otages français enlevés au
Niger et au Mali en 2011 et 2012 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et
un autre groupe islamiste armé, le Mouvement pour l`unicité et le jihad en
Afrique de l`Ouest (Mujao).

Selon des sources de sécurité et un député malien issu de la communauté
touareg, une délégation des Touareg des Ifoghas a récemment rencontré les
ravisseurs des otages français, assurant que certains se sont montrés dans "de
bonnes dispositions".

Parmi les dirigeants islamistes supposés réfugiés dans les Ifoghas, on cite
l`Algérien Abou Zeïd, un des émirs les plus radicaux d`Aqmi, et Iyad Ag Ghaly,
chef d`Ansar Dine (Défenseurs de l`islam), ex-rebelle touareg malien des
années 1990, originaire de Kidal, qui connaît parfaitement la région.

Un autre dirigeant, Mohamed Moussa Ag Mouhamed, présenté comme le numéro
trois d`Ansar Dine et la "tête pensante" de ce mouvement à Tombouctou où il a
ordonné de nombreuses exactions, a été arrêté dimanche au nord de Kidal, selon
des sources de sécurité de la région.

Ces mêmes sources ont affirmé qu`un membre du Mujao avait également été
arrêté. Elles n`ont cependant pas précisé qui avait procédé à ces
arrestations, mais les regards se tournent vers le Mouvement national pour la
libération de l`Azawad (MNLA).

Kidal était un bastion d`Ansar Dine, mais est passée sous le contrôle du
Mouvement islamique de l`Azawad (MIA, dissidence d`Ansar Dine s`affirmant
"modérée") et du MNLA, juste avant l`arrivée de soldats français dans la nuit
du 29 au 30 janvier.

Parallèlement à l`opération militaire, la France insiste sur la nécessité
d`un rétablissement d`institutions démocratiques issues d`élections
"transparentes" et la mise en place d`une politique de développement, en
particulier pour les régions du Nord, isolées et quasi-désertiques.

Paris a dans cette perspective annoncé la reprise progressive de l`aide
publique au développement, gelée depuis le coup d`Etat militaire du 22 mars
2012 qui avait précipité la chute du Nord aux mains des islamistes armés.

Le Groupe de soutien au Mali, qui rassemble les grandes organisations
internationales comme l`ONU, et se réunit mardi à Bruxelles pour s`entendre
sur les moyens d`assurer le retour à la stabilité après les opérations
militaires, étudiera aussi la reprise de l`aide publique au Mali.

Signe d`un début de retour à la normale, des écoles ont rouvert à Gao, la
plus grande ville du Nord, reprise le 26 janvier par les soldats français et
maliens. Et à Genève, le Comité international de la Croix Rouge a fait état
d`un "début de retour" de déplacés dans le centre du Mali.
bur-stb/thm/sd

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