Pour avoir poursuivi les vigoureuses réformes qu’il a initiées en matière de performances économiques et financières, le Mali est en phase avec le FMI, au titre de la facilité élargie de crédit (FEC), accordée aux pays sahéliens par l’institution financière internationale, en décembre 2013. Preuve de ce dynamisme : un nouveau décaissement, approuvé le 08 juin, porte à 58 millions de dollars le financement apporté par l’institution multilatérale au Mali.
L’hôtel des finances est toujours à la manœuvre. En ce début de mois de juin, c’est bien ce constat reluisant qui se fait sentir dans les relations de coopération économique. Ce mercredi 8 juin, à Washington, le conseil d’administration du FMI a approuvé un décaissement de 29,1 millions de dollars en faveur de notre pays. Le communiqué qui l’annonce, depuis le siège de l’institution financière, met plus nettement en avant les performances économiques et financières, réalisées par les autorités de finances.
Ce nouveau versement porte à un peu plus de 58 millions de dollars le total des décaissements effectués par le FMI, dans notre pays, au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) accordée aux pays sahéliens. Pour tous les spécialistes des arcanes de la finance internationale, il s’agit là d’un signal fort dans les rapports entre le Mali et le FMI, car au-delà du montant alloué, ce qui est primordial dans ce geste, c’est bien le feu vert du FMI, donné à tous les autres partenaires financiers, lesquels, à partir de ce quitus du contrôleur financier mondial, ont bien la latitude de mener avec le Mali la coopération économique et financière qu’ils souhaitent.
Le FMI, dans le communiqué qu’il a fait publier, indique clairement que la FEC est une aide accordée aux pays confrontés à des difficultés prolongées de balance des paiements, comme le nôtre qui a dû déployer des efforts importants pour se remettre en selle. Cette aide, pour cette raison, consentie à un prêt au taux de 0 % (jusqu’à fin 2016), avec un différé d’amortissement de cinq ans et demi et une échéance maximale de dix ans, est période, d’autant que son décaissement, comme on vient de le constater, est réalisée par tranches. Et cela, en fonction des réformes macroéconomiques, réalisées par le Mali et qui avaient été initialement négociées avec le FMI.
Il est donc clair qu’il s’agit de prouesses économiques et financières réalisées par le Mali, à travers l’hôtel de finances qui a réussi à mettre les finances publiques sur une trajectoire plus soutenable. Il a indiqué que la loi de finances 2015 remet les finances publiques sur une trajectoire soutenable. De ce fait, il est indéniable que du côté de l’hôtel de finances, pour avoir eu droit à ce nouveau quitus du FMI, que les efforts ont concouru sur la mobilisation des recettes, les dépenses prioritaires en faveur de la croissance et du développement humain, et le recours limité au financement intérieur, laissant de la place au financement bancaire du secteur privé. Déjà, au ministère des Finances, les efforts se sont accrus sur la gestion des finances publiques. Ce n’est pas tout : les réformes de la politique et de l’administration fiscales ont été accélérées, ici, pour accroître le produit de l’impôt.
Un contrôle plus étroit des dépenses, soutenu par une meilleure gestion de la trésorerie, a été également adopté pour aider à prévenir l’accumulation d’arriérés. Le ministère de l’Économie et des finances s’y est attelé en mettant l’accent sur la conclusion de l’audit des arriérés intérieurs et l’apurement rapide de ces arriérés qui, à selon lui, favoriseraient à coup sûr la reprise économique. En même temps, conformément aux recommandations formulées par l’instance financière internationale, le Mali s’est hardiment engagé à mener des réformes visant à améliorer le climat des affaires afin de rehausser les perspectives de croissance à moyen terme.
Cerise sur le gâteau : il y a eu une prorogation de l’aide accordée par le FMI au Mali. Au cours de son conseil d’administration du 08 juin dernier, l’institution financière multilatérale a aussi accordé le décaissement de la nouvelle tranche de l’aide, suite à la cinquième revue de la performance du Mali dans le cadre de la FEC. Les administrateurs du FMI ont ainsi approuvé, à la demande des autorités du pays, la prorogation d’un an de la FEC jusqu’au 17 décembre 2017 et une augmentation des ressources disponibles à 60 millions de DTS. C’est d’ailleurs cette augmentation qui amène le montant total de l’accord à environ 138,8 millions de dollars. Avec à la clef, cette bonne appréciation du FMI : « Les autorités maliennes continuent de faire des progrès dans la mise en œuvre de leur programme économique. La croissance est robuste et l’inflation reste faible, même si les conditions en matière de sécurité continuent de poser des difficultés ».
Autant dire que sur le chantier des réformes économiques et financières, entamé depuis 2014, sur lequel on attend tout naturellement le ministère de l’Économie et des finances, ne fut pas abandonné. En termes plus clairs, les réformes structurelles ont été légions dans ce département stratégique qui a su surtout renforcer la performance des services d’assiette et accroître l’efficacité et la transparence dans la gestion des finances publiques. Des réformes budgétaires ambitieuses, on est passé à des réformes visant à asseoir une fiscalité plus moderne et plus efficace ; le tout permettant une stabilité financière, assurément mieux assurée. Ce qui vaut à notre pays une bonne perception du FMI qui table, au Mali, sur une croissance de +5 % en 2016 et +5,2 % en 2017, pour une inflation de l’ordre de 1 % et 1,3 % respectivement.
par Sékouba Samaké